« Les prisons françaises, souvent vétustes et inadaptées au changement climatique, suffoquent […] et la canicule constitue avec la surpopulation endémique un cocktail explosif », dénoncent les syndicats du personnel pénitentiaire.

En effet, selon les chiffres du ministère de la Justice, jamais les prisons n’avaient connu un tel taux d’occupation, avec plus de 80 447 détenus pour 62 566 places, soit une surpopulation moyenne de 135 % par cellule. Dans 22 établissements, la densité dépasse même les 200 %, et dans les cellules conçues pour deux personnes s’entassent parfois jusqu’à quatre détenus, qui subissent cette promiscuité au minimum pendant douze heures (pendant la nuit), et la plupart du temps beaucoup plus.

La canicule aidant, il y a de quoi devenir enragé : les agressions, de plus en plus violentes, entre prisonniers ou envers les gardiens se multiplient. Depuis le début de l’année, cinq personnes ont été tuées par leurs codétenus, dont des jeunes qui avaient réclamé pendant des jours un changement de cellule pour échapper à des codétenus qui les menaçaient. Les gardiens, qui souffrent encore davantage de la chaleur à cause de leur harnachement, peuvent tout au plus tenter d’apporter des solutions, ne serait-ce qu’en permettant plus d’une douche par semaine aux prisonniers ou en allongeant leur temps de sortie quand c’est possible. Mais cela reste bien dérisoire en face de la situation de ceux qui, jugés coupables ou en attente d’un procès, sont entassés de façon inhumaine.

Mais, pour les Darmanin et Retailleau, dont les amis politiques jugés et condamnés subissent, au pire, la détention en cellule VIP ou les démangeaisons du bracelet électronique, l’essentiel est d’afficher un nombre record d’emprisonnements.