Au début de la guerre en Ukraine, les responsables européens s’inquiétaient de la production insuffisante de munitions et de la diminution rapide des stocks. Un fonds européen de 500 millions d’euros avait donc été créé pour venir en aide aux industriels de l’armement, qui font pourtant des milliards de bénéfices.

L’entreprise allemande Rheinmetall, qui a racheté le producteur de munitions Expal, a obtenu près de 30 % des subventions européennes, soit 150 millions d’euros. C’est près d’un tiers des 500 millions que le groupe a investis en Allemagne, Espagne, Hongrie et Roumanie.

De son côté, Eurenco, résultat de la fusion d’une société suédoise et d’une entreprise française, la Société nationale des poudres et explosifs, se situe à la deuxième place pour les subventions obtenues, 135 millions d’aides européennes, qui lui ont permis de réaliser 400 millions d’investissements en France, à Sorgues et Bergerac, et en Suède.

Finalement, un tiers des nouveaux investissements dans l’industrie des munitions provient de ce fonds européen. L’explosion des profits, elle, bénéficiera aux actionnaires qui affichent un bon moral. Le président d’Eurenco est sûr que le marché va continuer à progresser jusqu’en 2028-2030, et demeurer à un niveau élevé jusqu’en 2035-2040.

Dans la société capitaliste, on peut manquer de tout, de médicaments, de médecins, d’hôpitaux, d’écoles, de logements. Mais, pour l’équipement en armements, les budgets militaires des États européens sont tous en hausse.