Ramassage des ordures : manœuvres fiscales27/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2978-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Ramassage des ordures : manœuvres fiscales

Bien que ce soit illégal, de nombreuses intercommunalités facturent depuis des années la taxe ou la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (Teom-Reom) à un tarif supérieur au coût réel de la collecte et du traitement des déchets.

C’est ce que révèlent des chiffres dévoilés par la presse à l’occasion de l’émission des avis de taxe foncière. Ils ont été compilés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Par exemple, l’agglomération de Dijon a fait payer en 2022 l’enlèvement d’ordures 59 % plus cher que son coût réel. Plus de la moitié des intercommunalités opèrent ce genre de majoration.

Si tout cela est évidemment choquant, c’est avant tout le résultat de la baisse des dotations par l’État aux collectivités locales, qui fait partie de toutes les économies qu’il fait sur la population. Les collectivités qui surfacturent la collecte d’ordures aux habitants se justifient en disant qu’elles mettent ainsi de l’argent de côté pour des investissements qu’elles ne pourraient pas financer sans cela. Cela ne leur évite pas de devoir, en plus, s’endetter auprès des banques.

Voici ce qu’explique un directeur d’une communauté de communes de Savoie, pour justifier l’augmentation de la taxe de 2,1 millions d’euros en 2023 : « [cette mesure] nous a permis de mettre de côté des sommes importantes, grâce auxquelles nous avons pu emprunter auprès des banques pour assurer le financement de plusieurs projets [dont des travaux de modernisation d’un terminal de réception des camions-poubelles]. Sans cela, elles ne nous suivraient pas, ou nous imposeraient des mensualités impossibles à honorer. »

Services publics ou profits privés, qui doit finir à la poubelle ?

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