- Accueil
- Lutte ouvrière n°2984
- RATP Bus : patron public, patron privé, mêmes ennemis
Dans les entreprises
RATP Bus : patron public, patron privé, mêmes ennemis
Le PDG de la RATP, Castex, s’est dit soulagé que sa filiale RATP Cap ait conservé la gestion d’une grande majorité des dépôts de bus à Paris et dans la proche banlieue, qui ont été mis en appel d’offre après avoir été divisés en douze lots. Pour les travailleurs, il en est tout autrement.
La RATP récupère en effet de cette façon huit lots sur douze. Comme ce sont les plus gros, elle garde en fait 70 % du chiffre d’affaires et 75 % des salariés. Les autres repreneurs sont Keolis, une filiale de la SNCF, ATM, une entreprise publique qui appartient à la commune de Milan et Transdev, dont un tiers des capitaux est détenu par la Caisse des dépôts et consignation, une institution financière publique.
Depuis le départ, cette mise en concurrence décidée par l’État français et la Région Île-de-France avec l’accord de la direction de la RATP, est un prétexte pour attaquer les travailleurs. Elle a servi à tenter de persuader les salariés des dépôts de bus (conducteurs, ouvriers de maintenance, maîtrise, administratifs) qu’il fallait accepter des reculs pour rester à la RATP, comme si cela était en soi une garantie de meilleurs salaires et conditions de travail.
Résultat, la direction de la RATP en a profité pour imposer un salaire inférieur de 300 euros aux conducteurs de bus recrutés depuis 2023.
Aujourd’hui, le salaire de base est de 1640 euros net, pour travailler le week-end, la nuit, avec des horaires qui changent tout le temps et des coupures repas supprimées. La RATP a aussi allongé le temps de travail de 50 minutes par jour, avec six jours de repos en moins sur l’année.
Cette prétendue mise en concurrence sert la politique des dirigeants de la RATP et des autres entreprises de transport en commun.
Mais elle s’inscrit surtout dans celle des gouvernements, consistant à mettre toujours moins d’argent dans les services utiles à la population pour pouvoir donner aides et subventions aux patrons des grandes entreprises. C’est pourquoi ces attaques ne vont pas s’arrêter, que le patron soit la RATP, Keolis, Transdev, ATM ou un autre.
La politique d’économies a aussi des conséquences catastrophiques pour les usagers avec des temps d’attente doublés voire triplés entre autres parce que, faute de pièces de rechange et de mécaniciens en nombre suffisant, des bus deviennent inutilisables.
Face à ces attaques, les 19 000 travailleurs des dépôts de bus de Paris et de la petite couronne représentent une force conséquente. Alors leur union sera vitale, quel que soit le lot auxquel ils appartiennent ou le patron qui les embauche.