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- Lutte ouvrière n°2976
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RATP – Paris : modernisation poussive sur la ligne 9
La ligne 9 du métro parisien s’est dotée d’une nouvelle technologie, la signalisation embarquée, censée fluidifier le trafic. Il a fallu des années pour que, le samedi 9 août, elle soit enfin mise en vigueur.
La ligne 9, qui relie Montreuil à Boulogne-Billancourt en traversant Paris, est une des lignes les plus fréquentées du réseau et transporte jusqu’à 500 000 voyageurs par jour. Saturée aux heures de pointe, comme la plupart des lignes, il était en effet grand temps de la moderniser.
Jusqu’à présent, le nombre de rames en ligne était limité par l’espace nécessaire entre chaque train pour éviter qu’ils entrent en collision. Cet espace était délimité par deux signaux séparés de plusieurs centaines de mètres. Dans le nouveau système, des ondes wifi calculent l’intervalle entre les trains. Le conducteur ne tient plus compte de la signalisation extérieure, mais des indications affichées sur sa console. L’espace entre les trains est ainsi réduit à quelques dizaines de mètres.
Ce système est déjà en vigueur depuis dix ans sur la ligne 5, Bobigny-Place d’Italie. La ligne 9 devait être équipée dans la foulée. Seulement voilà, par souci d’économies la RATP a choisi un nouvel opérateur, qui n’avait aucune expérience dans ce domaine. Résultat : le chantier a accumulé retard sur retard et donné lieu à des incidents à répétition. Ainsi, en juillet 2018, les chefs de régulation et les gestionnaires de terminus devaient être réunis dans un local ultra-moderne. Mais lors des essais, ces gestionnaires de terminus perdaient le contrôle des aiguilles et devaient même parfois appeler les conducteurs pour connaître l’état des signaux ! Il a fallu plusieurs tentatives et ce n’est qu’en janvier 2025, soit plus de six ans après la date prévue, que les gestionnaires de terminus ont pu définitivement quitter les vieux postes de manœuvre locaux, impropres à gérer le nouveau système. Celui-ci pouvait donc voir le jour.
Pendant des années, les voyageurs ont essuyé les plâtres sans qu’aucune chaîne de télévision ne s’en émeuve. Il est vrai que les journalistes ne pouvaient pas dire que c’était les grévistes qui prenaient la population en otage.