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- Lutte ouvrière n°2973
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Dans les entreprises
Renault Ampere Douai : un avertissement au patron avant les congés
Vendredi 18 juillet, l’intersyndicale des usines Renault de Douai, de Maubeuge et de Ruitz appelait les salariés à faire grève une heure ou une journée.
Les syndicats du groupe spécialisé dans les véhicules électriques n’étaient pas tous subitement devenus combatifs ou radicaux. Mais la direction leur demandant d’accepter des mesures perçues par tous les salariés comme des reculs graves, aucun syndicat, même le plus pro- patronal, ne peut signer sans avoir au moins l’air d’arracher quelques compensations.
Renault a joué le jeu en faisant mine de reculer sur des points qu’il voulait sans doute abandonner pour faire passer le reste. Par exemple, il disait ne plus vouloir payer la journée de la Saint-Eloi, journée des métallos. Après des débrayages, il y a renoncé. Mais tout le reste est encore là : des samedis travaillés à la pelle, 10 minutes de travail en plus par jour et par équipe sans augmentation de salaire, les 50 minutes des cercles de qualité qui deviennent un temps de production au lieu de temps de discussion, la remise en question des congés. Et sur le plan financier, le gel du taux horaire, la baisse du taux des heures supplémentaires et celle du taux des fériés travaillés sont prévus.
Le jour de la grève, la direction a envoyé des chefs dire aux intérimaires qu’ils devaient travailler sous peine de ne plus revenir à Renault. Elle a fait venir des « volontaires » de l’équipe d’après-midi pour remplacer les grévistes du matin. Malgré cela, malgré la proximité des congés, la direction a eu bien du mal à faire tourner l’usine. L’assemblée du matin n’a pas regroupé grand monde, mais on se trouvait mieux à discuter dehors que dedans. Et surtout, beaucoup de salariés sont restés chez eux, contents de ne pas travailler et d’envoyer ainsi un avertissement à la direction.
Il faudra sûrement plus qu’une journée comme celle-là pour faire reculer la direction de Renault. Celle-ci dit comme Bayrou : vous ne travaillez pas assez ! En fait, on travaille déjà trop. Alors il faut surtout lutter plus pour faire reculer les capitalistes et leurs larbins.