Renault Ampere ElectriCity  : face aux attaques patronales25/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2969-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Ampere ElectriCity  : face aux attaques patronales

La direction d’Ampere, la branche électrique du groupe Renault, qui regroupe les sites de Douai, Maubeuge et Ruitz, dit négocier en ce moment avec les syndicats une nouvelle organisation du travail. En fait, il s’agit d’un catalogue de mesures qui vont toutes dans le même sens : faire plus de profit en faisant des économies sur les coûts de production.

À Douai, deux équipes sortent chacune 53 véhicules par heure. C’est une course éreintante et d’autant plus intenable qu’il commence à faire de plus en plus chaud sur chaîne. Mais la direction annonce qu’elle veut encore plus de voitures par heure sans embauche supplémentaire. Elle veut aussi augmenter la durée du travail de 10 minutes chaque jour, et avoir la possibilité de prolonger « l’overtime » qu’elle a désormais imposé dans l’usine. Déjà, les pressions pour venir une heure plus tôt ou partir plus tard sont nombreuses, et bien sûr en particulier sur les intérimaires et les salariés en contrat temporaire.

Renault veut diminuer les pauses. Les cercles de qualité qui se réunissaient sur le temps de travail seront supprimés. Voilà comment on augmente la production sans embaucher et sans augmenter les salaires.

Pour essayer de faire accepter cela, Renault présente une série de calculs compliqués pour démontrer que tout serait compensé par une prime annuelle unique mais améliorée. De combien ? Ce n’est pas dit. Et personne n’y croit vraiment car d’autres mesures d’économies sont annoncées. Renault ne paierait plus la journée de Saint-Éloi, fériée dans certaines conventions collectives de la métallurgie, et diminuerait la majoration des jours fériés qui passerait de 225 % à 175 %.

Dans l’usine, cela entraîne des discussions, d’autant plus que les syndicats mènent une campagne commune contre les reculs. Il s’agit surtout pour eux de faire oublier ceux qu’ils avaient acceptés au moment de la création d’Ampere.

Peu de salariés de l’usine sont au courant des gros débrayages du 20 juin à Maubeuge. Et à Douai, il y a eu quelques débrayages liés au manque d’effectifs ou à la chaleur insupportable. Mais le mécontentement est bien là, il est sensible et Renault pourrait se retrouver face à un mouvement contagieux dans ses trois usines.

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