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- Lutte ouvrière n°2970
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Dans les entreprises
Renault – Batilly : les travailleurs de la maintenance réagissent
À l’usine Renault Sovab de Batilly, en Meurthe-et-Moselle, où sont produits les Masters, la direction avait déjà licencié, en mars, 700 travailleurs intérimaires en production. Elle s’attaque maintenant aux travailleurs de la maintenance.
Le projet de réorganisation de la maintenance était dans les tiroirs depuis plusieurs années. Il y a quelques semaines, la direction a annoncé la couleur. La nouvelle organisation se traduirait par des pertes de salaire allant de 73 euros brut pour les maintenanciers en 3x8, à plus de 1 000 euros brut pour ceux du VSD (vendredi-samedi-dimanche). Tous les VSD seraient contraints de passer en SD (samedi-dimanche en 2 x 12 heures).
En plus de cela, neuf postes sur une centaine seraient supprimés, ce qui va encore dégrader les conditions de travail. La direction voudrait imposer que, en cas de samedis travaillés en production, le travail du matin soit assuré par l’équipe de maintenance en 3x8. Par conséquent, l’équipe de VSD serait contrainte de travailler le samedi de midi à minuit !
L’objectif de Renault est clair : économiser un million d’euros par an… sur les salaires et les conditions de travail. Mais ce projet ne passe pas comme une lettre à la poste : une pétition exprimant le refus de ce recul a été signée par plus de la moitié de la centaine de maintenanciers, dont 70 en 3x8 et 30 en VSD.
En tôlerie, l’équipe du VSD s’est réunie durant trois samedis pour discuter de ce projet révoltant et organiser la riposte. Vendredi 20 juin à 5 h 20, une quinzaine de travailleurs, majoritairement des techniciens du VSD de la tôlerie, ont débrayé et sont allés remettre la pétition au directeur. Affirmant que « le monde d’avant est fini », celui-ci a tenté en vain d’intimider les grévistes qui lui ont dit ses quatre vérités. Pas question de perdre un euro ont-ils affirmé, rappelant le 1,4 milliard d’euros empoché par les actionnaires ainsi que les 13 millions d’euros gagnés par le directeur général Luca De Meo qui vient d’annoncer sa démission.
Ces travailleurs ont raison de refuser la réorganisation. La direction s’en prend à tous, même si c’est les uns après les autres et mène la même politique au niveau du groupe Renault. Récemment, des débrayages ont aussi eu lieu dans les usines Renault de Douai et Maubeuge.
Ce sont les travailleurs qui fabriquent les voitures et leur nombre est leur force. Contrairement à ce que voudraient faire croire les patrons, la force est du côté des travailleurs, à condition qu’ils s’en servent.