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- Lutte ouvrière n°2959
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Dans les entreprises
Renault – Sandouville : l’État de droit n’est pas pour lestravailleurs
À l’usine Renault de Sandouville, il aura fallu près de dix ans pour que l’abus systématique de recours aux contrats d’intérim, en lieu et place de contrats à durée indéterminée, soit enfin jugé au tribunal correctionnel du Havre le 10 avril.
Ce procès résulte d’une action engagée depuis 2015 par la CGT du site, et dans la foulée l’inspection du travail avait dressé plusieurs procès-verbaux transmis au parquet. À l’époque, entre 2014 et 2018, pour environ 1 900 salariés en CDI, il y avait en permanence entre 1 200 et 1 400 travailleurs temporaires. À signaler que depuis, et jusqu’en février dernier, il y avait encore au moins 700 intérimaires constamment employés à Sandouville.
De telles pratiques sont parfaitement illégales mais massivement employées par les patrons, en particulier dans l’automobile, car ces travailleurs sont principalement affectés aux postes les plus durs sur chaîne, et donc soumis à toutes les pressions pour toujours plus de productivité. De plus, en cas de baisse momentanée de commandes, les patrons s’en débarrassent immédiatement, comme cela a d’ailleurs été le cas en mars dernier à l’usine.
Ce n’est sûrement pas l’appareil judiciaire qui mettra fin à ce « trafic d’intérimaires » : en effet, l’amende requise à l’audience par la procureure se monte à 18 750 euros ! Quand on sait qu’environ 4 500 contrats illicites ont été conclus dans la période de cinq ans du dossier, cela représente 4,16 euros par infraction ! Pas de quoi calmer la délinquance patronale !
Le délibéré du jugement sera rendu le 13 mai.