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Leur société
Rentrée scolaire : des milliers d’enfants handicapés sacrifiés
Comme lors des rentrées précédentes, l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis), dénonce les mauvaises conditions de scolarisation des enfants handicapés.

L’Éducation nationale annonce une hausse du nombre d’enfants handicapés scolarisés dans des écoles ordinaires, 519 000 au lieu de 470 000 l’an dernier. Mais il n’existe pas de chiffre officiel sur le nombre d’enfants mal scolarisés ou pas scolarisés du tout. C’est pour cela que l’Unapei, depuis plusieurs années, réalise une enquête parmi les associations de son réseau. 13 % des enfants concernés n’ont aucune heure de scolarisation. Seuls 19 % de ces enfants sont scolarisés plus de 12 heures par semaine.
Et lorsqu’ils sont à l’école, les coupes budgétaires dans l’Éducation nationale pèsent sur les enfants handicapés encore plus que sur les autres.
Les difficultés de recrutement d’enseignants, les classes surchargées, ne permettent pas d’accueillir correctement les enfants handicapés dans les écoles ordinaires. Le nombre insuffisant d’AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) fait que certains enfants ne peuvent être scolarisés que quelques heures par semaine. D’autres, qui auraient besoin de cette aide, sont scolarisés sans AESH, ou seulement pour une partie de leur temps scolaire, dans des classes où l’enseignant, déjà débordé, a bien du mal à leur accorder le temps nécessaire. La vétusté des locaux, qui pèse sur tous les élèves et le personnel, a des conséquences encore pires pour les enfants handicapés, par exemple lorsque les ascenseurs sont en panne, inexistants, ou qu’ils ne donnent pas accès à l’ensemble de l’établissement.
L’Unapei a d’autre part recensé 4 410 enfants dont le handicap ne leur permet pas d’être scolarisés en établissement ordinaire, et qui sont en liste d’attente pour une place dans un institut spécialisé, une attente qui dure parfois cinq ou six ans.
En 2017, Macron affichait le handicap comme une priorité de son quinquennat et, en février 2020, il déclarait qu’à la rentrée suivante, « aucun enfant ne [devait] se retrouver sans solution de scolarisation. »
Cinq ans plus tard, la réalité n’a toujours rien à voir avec ses mensonges.