Rentrée scolaire : pénurie assumée03/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P5-3_Borne_et_la_rentr%C3%A9e_scolaire_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C28%2C800%2C479_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire : pénurie assumée

Mercredi 3 septembre, plusieurs établissements scolaires étaient en grève contre le manque de moyens et de postes.

Illustration - pénurie assumée

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a reconnu qu’il manquait 2 500 postes d’enseignants à temps plein dans les collèges et les lycées. Et de s’empresser de préciser que cela ne représente que 0,7 % des heures d’enseignement.

En réalité, les chiffres de Borne, identiques à ceux de l’année dernière, signifient qu’il manque au moins un professeur dans plus de la moitié des établissements du second degré, selon les données du syndicat majoritaire, le SNES-FSU, pour l’année 2024-2025. Les chiffres masquent aussi l’existence d’une valse des remplaçants, y compris dans les écoles primaires : une classe de maternelle dans l’académie de Rouen a vu se succéder pas moins de treize enseignants au cours de l’année dernière. Le ministère veut pouvoir dire qu’il met quelqu’un devant les élèves. Qu’ils puissent apprendre quelque chose est encore une autre histoire.

Ensuite, la pénurie ne se limite pas à celle des enseignants. Elle concerne aussi les AESH, qui accompagnent les 519 000 élèves en situation de handicap. Faute de moyens, ces derniers ne bénéficient que d’une partie des heures d’accompagnement personnalisé auxquelles ils ont pourtant droit. Il manque également du personnel médical dans des proportions dramatiques. En 2022, il n’y avait que 900 médecins et 9 300 infirmières scolaires pour 12 millions d’élèves, et de nombreux postes ne sont pas pourvus, vu les conditions de travail. Les établissements où il n’y a aucune présence médicale pour gérer les urgences ou les problèmes de santé des enfants et des adolescents ne sont pas rares. Là où il y a une présence, c’est pour s’occuper de milliers d’élèves. Les chiffres de la ministre ne disent rien non plus des locaux exigus ni des classes surchargées : 70 % des collèges et lycées comptent des classes avec plus de 30 élèves. Et la situation nécessiterait un plus grand nombre d’agents d’entretien.

Cette pénurie n’est pas nouvelle. Elle ne s’explique pas, contrairement aux affirmations de Borne, par une crise du recrutement, ni par l’évolution démographique. Elle est une conséquence des politiques d’économies et de suppressions de postes menées depuis des années par tous les gouvernements.

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