Début 2021, après un vote d’Île-de-France Mobilité (IDFM), l’autorité qui organise les transports régionaux, la RATP et la SNCF, les deux opérateurs de la ligne, ont passé commande de ces nouvelles voitures aux constructeurs Bombardier et CAF pour 2,5 milliards d’euros, rejetant l’offre d’Alstom, supérieure de 500 millions. Or Alstom, ayant racheté Bombardier, a hérité de la commande et du partenaire CAF, malgré ses efforts pour annuler le contrat ou négocier une rallonge. Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, et le PDG d’Alstom ont confirmé le blocage de la situation jusqu’à une date indéterminée. Et tant pis pour les usagers qui en voient déjà de toutes les couleurs !

Deuxième ligne après le RER A qui traverse la région d’est en ouest, longue de 77 kilomètres, la ligne B transporte en effet près d’un million de voyageurs par jour. Très fréquenté par les travailleurs franciliens, en particulier ceux des banlieues populaires du nord de la capitale qui s’y entassent dès le petit matin, le RER B est particulièrement touché par les incidents techniques. Les pannes électriques ou autres, les voitures dont les portes ferment mal, les rames supprimées au dernier moment et l’entassement qui s’ensuit, les arrêts en plein trajet et les retards sont le lot quotidien des voyageurs.

Les usagers en ont plus qu’assez : vu le prix des loyers dans Paris et les banlieues proches, les travailleurs les plus mal payés se logent de plus en plus loin, ajoutant aux heures de travail la fatigue des trajets, souvent debout. Alstom, au chiffre d’affaires de 18,5 milliards en 2024-2025, lésine pour 500 millions, les autorités se déclarent impuissantes et les travailleurs payent les transports : un partage des tâches bien connu.