Retailleau agite son drapeau24/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2982-c.jpg.445x577_q85_box-16%2C0%2C1287%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Retailleau agite son drapeau

La décision de certains maires d’arborer le drapeau de la Palestine le 22 septembre, jour où Macron devait la reconnaître solennellement comme un État devant l’assemblée de l’ONU, a déclenché une tempête… dans un verre d’eau.

« L’État, non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement », a insisté le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh, sans doute à l’adresse de ceux qui auraient pris l’annonce de Macron pour une autorisation, voire l’occasion de manifester leur solidarité avec les Palestiniens massacrés. Mais Retailleau, lui, est aussitôt monté au créneau. Ministre de l’Intérieur, il a voulu interdire purement et simplement toute initiative dans ce sens, et a demandé aux préfets de faire respecter cette interdiction. Plusieurs dizaines de villes ont passé outre, malgré les menaces des préfets de saisir la justice et d’infliger des amendes aux contrevenants.

N’étant plus que le ministre de l’Intérieur d’un gouvernement démissionnaire, il faut bien que Retailleau essaie de continuer à exister en visant l’électorat réactionnaire. Pour le secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, au contraire, afficher son soutien à l’initiative prise par les maires récalcitrants était l’occasion de se redonner quelques couleurs de gauche en s’opposant à Retailleau sur cette question. On avait pourtant bien peu entendu jusque-là le PS condamner le massacre des Palestiniens par le gouvernement Netanyahou, et c’est peu dire.

Retailleau a justifié son interdiction au nom du « principe de neutralité des services publics », un principe pour le moins à géométrie variable si l’on en juge par le nombre de drapeaux divers et variés arborés dans les bâtiments officiels en fonction des circonstances. L’affichage des drapeaux ukrainiens en particulier ne déclenche pas de telles polémiques. Celle du drapeau bleu blanc rouge non plus… dont il faudra pourtant bien un jour retrancher les deux premières couleurs !

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