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Leur société
Retailleau-Wauquiez : la course au plus réactionnaire
La campagne pour la présidence du parti LR s’est terminée par une large victoire de Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur, face à Wauquiez, président du groupe des députés LR.

Si l’élection à la présidence du parti historique de la droite ne peut que laisser les classes populaires indifférentes, ce duel médiatisé a alimenté pendant des semaines le grand égout du prétendu débat public. Les deux concurrents, frères jumeaux sans divergence politique, n’ont trouvé à se distinguer que par leurs postures xénophobes et sécuritaires.
Le ministre de l’Intérieur, Retailleau, a jeté de l’huile sur le feu dans les relations avec l’Algérie et a signé des circulaires toujours plus dures contre les travailleurs étrangers, avec ou sans papiers. De son côté, parmi d’autres énormités, Wauquiez a proposé de déporter les délinquants récidivistes à Saint-Pierre-et-Miquelon. Retailleau ou Wauquiez ne se distinguent là en rien de Bardella ou Le Pen. Symbole de cette continuité, le précédent chef des LR, Ciotti, s’est rallié au RN lors des élections législatives de 2024. Mais la continuité est également totale avec les macronistes, Retailleau étant l’un des poids lourds du gouvernement Bayrou. Aux côtés de Borne et Valls, venus du PS, Retailleau côtoie l’ex-LR Darmanin qui cultive au ministère de la Justice les mêmes postures sécuritaires.
Tous ces dirigeants politiques sont d’accord pour arroser sans limite le grand patronat, tailler dans les budgets utiles aux classes populaires et faire voter des mesures antiouvrières, de la réforme des retraites à celle de l’assurance chômage. Le seul terrain sur lequel ils essaient de se distinguer est donc celui du choix des boucs émissaires qu’ils désignent à la vindicte publique. En dénonçant tour à tour les étrangers, surtout s’ils sont pauvres et musulmans, les chômeurs, accusés d’être des assistés, les fonctionnaires, qui ne travailleraient pas assez, les parents des quartiers pauvres, qui n’éduqueraient pas leurs enfants comme il faut, ces politiciens cherchent aussi à faire oublier la responsabilité directe des capitalistes dans le chômage, l’inflation et la misère qui se développent. Non seulement le monde du travail ne peut se reconnaître dans d’aussi tristes guignols, mais il doit combattre leur politique car elle l’affaiblit et le divise.