- Accueil
- Lutte ouvrière n°2985
- Retraités : contraints de travailler et volés par le gouvernement
Dans les entreprises
Retraités : contraints de travailler et volés par le gouvernement
Selon la Dares, service de statistiques du gouvernement, 580 000 retraités continuent à travailler, dont certains sont âgés de plus de 70 ans. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans.

Si quelques-uns témoignent de leur plaisir à conserver un milieu social et à se sentir utiles, ces retraités expliquent que c’est avant tout la faiblesse de leur pension qui les contraint à chercher un complément de revenus. Les petits boulots fleurissent parmi eux, du gardiennage au jardinage, en passant par le portage publicitaire ou le ramassage scolaire. D’autres reprennent un emploi en entreprise, à temps partiel ou même à temps complet. Le gel des pensions pour 2026, qui figure toujours parmi les mesures envisagées par le nouvel attelage gouvernemental de Lecornu, ne fera pas baisser la pression sur les retraités pauvres.
À peine en selle, le gouvernement Lecornu s’attaque aussi au dispositif de cumul emploi-retraite. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qu’il a présenté mardi 14 octobre, propose d’écrêter la pension de retraite en cas de reprise d’activité avant l’âge de 64 ans. Cela signifie qu’un travailleur âgé de moins de 64 ans ayant liquidé ses droits à la retraite ne pourrait pas toucher plus que le montant de sa pension et verrait même celle-ci totalement suspendue si les revenus de son activité l’atteignaient ou le dépassaient.
Pour les retraités entre 64 et 67 ans, le PLFSS planifie un cumul « partiel » : la pension serait écrêtée à hauteur de 50 % des revenus d’activité si ceux-ci dépassent un certain seuil « qui pourrait être fixé à 7 000 euros annuels » précise le texte, alors que le plafond est actuellement de 20 000 euros par an. En clair, un retraité de plus de 64 ans qui gagnerait dans l’année 10 000 euros de salaire, soit un peu plus de 830 euros par mois, perdrait 50 % des 3 000 euros au-dessus du seuil, soit 1 500 euros !
De plus en plus de travailleurs pauvres finissent par être des retraités pauvres, auxquels le gouvernement veut continuer à faire les poches. Voilà tout l’avenir que propose cette société indigne.