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- Lutte ouvrière n°2969
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Leur société
Retraites : épilogue sans surprise
Après quatre mois de palabres, rien de rien n’a été concédé aux directions syndicales pourtant si serviles et prêtes aux pires concessions au patronat.
Quelques heures avant le refus du Medef, la dirigeante de la CFDT, Marylise Léon expliquait encore à la radio : « On a fait des propositions concrètes, une contribution du côté des salariés et une du côté des employeurs ». Plus précisément, la CFDT était prête à accepter une hausse du taux de la CSG pour les salariés et pour les retraités, une désindexation des pensions sur les prix pendant deux ans. Marylise Léon osait justifier ces concessions aux frais des travailleurs en disant « qu’il fallait des efforts entre les générations » !
En échange de cela, la dirigeante de la CFDT prétendait obtenir du patronat une prise en compte des périodes de maternité dans les calculs des annuités travaillées pour les mères de famille, une prise en compte de la pénibilité pour certains métiers permettant un départ un tout petit peu moins tardif, et enfin un âge de départ à la retraite à taux plein avancé de six mois, à 66,5 ans au lieu de 67 ans !
En réalité, le grand patronat aurait été le grand gagnant d’un tel accord, compte tenu des concessions proposées par les syndicats eux-mêmes. On aurait même pu s’attendre à ce qu’il soit prêt à céder quelques miettes pour conforter la position des syndicats qui avaient été les plus dociles (CFDT, CFTC, UNSA). Mais il a tout simplement dit « non ! ».
Sortant dépité de ces quatre mois, le représentant de la CFDT a pesté : « le constat est fait que le patronat ne bougera pas », « c’est un échec de la négociation ». La seule conclusion à en tirer serait que ce genre de négociations, sans aucune pression venant de la base ouvrière, ne sont que des mises en scène pour lanterner et arnaquer les travailleurs avec la complicité de tous ceux qui prétendent les représenter.
Quant au choix du grand patronat de ne même pas laisser un os à ronger aux dirigeants syndicaux qui ont pourtant joué son jeu jusqu’au bout, il illustre aussi un mépris des travailleurs, auquel il faudra répondre.