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Leur société
Retraites : nouvelle offensive annoncée
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a divulgué, avant une publication prévue le 12 juin, son rapport annuel et ses recommandations.
Cet aréopage d’experts prétendument indépendants et ses rapports servent surtout à justifier chaque étape de démolition du droit à la retraite en préconisant un nouveau recul de l’âge de départ.
Alors que personne n’est capable de prévoir, même à six mois, l’évolution de la production ou de l’emploi dans la jungle capitaliste, le COR fait des prévisions jusqu’en 2070 ! Il affirme qu’il faut faire passer dès 2030 l’âge de la retraite à 64,3 mois, puis à 65,9 ans en 2045 et à 66,5 ans en 2070 pour maintenir à flot le système. C’est de la pure propagande patronale.
Si déficit il y a, il provient en particulier de l’exonération des cotisations sociales patronales à la Sécurité sociale qui atteignent 77 milliards pour l’année et ont quadruplé en 10 ans selon le dernier rapport de la Cour des comptes. Au niveau du smic, les cotisations patronales à la retraite sont quasi inexistantes. Seuls les travailleurs payent, le patronat encaisse des bénéfices auxquels il n’est pas question de toucher. Le proposer n’entre d’ailleurs pas dans les attributions du COR, qui ne parle même pas d’augmenter les cotisations patronales. Le seul choix pour lui est donc entre faire mourir au travail les salariés, ou les contraindre à vivre avec une retraite de misère.
La gauche et les syndicats se sont offusqués de cette annonce faite au moment de la conclusion du conclave sur les retraites mis en place par Bayrou le 27 février. L’organisation de ces réunions avait permis au PS de justifier son refus de le censurer. Les syndicats, quant à eux, s’y sont précipités faisant croire qu’ils pouvaient ainsi obtenir une remise en cause de la réforme de 2023 qui a allongé l’âge de départ en retraite de 62 à 64 ans. Si FO a rapidement quitté la mascarade, la CGT y est restée trois semaines et la CFDT y participe toujours.
Autre mascarade : la gauche, avec l’appui du RN, a fait voter à l’assemblée le 5 juin, une « proposition de résolution » visant à abroger la réforme des retraites de 2023. En fait, il s’agit d’un vote symbolique qui n’aura aucune conséquence.
En réalité la gauche se dit opposée au recul du droit à la retraite… jusqu’à ce qu’elle revienne au pouvoir. Elle change alors du tout au tout de discours et s’attaque à son tour aux retraites des travailleurs. Il en serait évidemment de même pour le RN.
Pour s’opposer à de nouveaux reculs, le monde du travail ne pourra compter que sur sa mobilisation et ses luttes, et sur rien d’autre.