La Réunion : lutte au rabais contre le chikungunya16/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2959-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

La Réunion : lutte au rabais contre le chikungunya

En raison de l’afflux de malades du chikungunya à l’hôpital, le « plan blanc » a été déclenché à La Réunion. Ce dispositif permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler le personnel hospitalier en congés.

Le vaccin contre le chikungunya avait reçu une autorisation de mise sur le marché en juin 2024, mais rien n’a été anticipé pour en faire bénéficier la population en temps et en heure. Les 40 000 doses qui viennent d’arriver à La Réunion sont réservées aux plus de 65 ans présentant des comorbidités. Ceux-ci sont pris en charge par l’Agence régionale de santé (ARS), mais la gratuité pour l’ensemble de la population « n’est pas envisagée à ce stade », a dit Manuel Valls en visite sur l’île les 6 et 7 avril.

Or, contrairement à ce qu’affirme le ministre, les personnes âgées ne sont pas les seules à devoir être protégées. Deux enfants ont été admis en réanimation néonatale et douze ont été infectés sept jours après leur naissance.

Le directeur de l’ARS a ajouté sans rire que la vaccination allait démarrer le 7 avril « pour soulager l’hôpital et protéger nos personnes âgées », alors qu’on est au pic de l’épidémie et qu’il faut de sept à quinze jours pour que le vaccin apporte des anticorps neutralisants.

L’ARS s’est aussi targuée d’avoir 70 agents mobilisés pour détruire les larves des moustiques. Elle a annoncé que ce nombre allait passer à 100 et qu’elle allait « recruter des intérimaires, louer des véhicules, acheter des équipements de protection individuelle et du matériel de démoustication ».

Mais lors de sa visite, Valls a annoncé que le nombre d’emplois aidés restera de 10 000 pour cette année, c’est-à-dire inférieur aux 12 000 de l’année 2000, avec en plus une réduction de la prise en charge par l’État. Or, nombre de ces emplois contribuent à la lutte contre les moustiques.

Défaut d’anticipation, annonces au rabais… l’action totalement insuffisante du gouvernement contre l’épidémie de chikungunya montre une fois encore son mépris pour la population.

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