Dans un nouvel appel lancé à la télévision en direction du parti Les Républicains et de ses électeurs, Bardella déclarait que, « dans l’intérêt de la France, il faut faire un bout de chemin ensemble ». Toutefois, « il ne s’agit pas d’obtenir l’aval des LR macronisés », a ensuite expliqué Marine Le Pen pour faire passer la pilule, tout en concluant : « Oui, il faudra le faire [cet accord avec la droite] si, encore une fois, le nombre de députés qui manque pour atteindre la majorité absolue permet de rendre efficace cette démarche ». Il est évident que le RN est prêt à s’allier avec l’ancien parti de Sarkozy, le parti de Bruno Le Maire, qui a mis en œuvre les coupes budgétaires antiouvrières sous l’autorité de Macron, celui de Gérald Darmanin et de Retailleau qui envoient la police contre les travailleurs en lutte, et qui trouvent normal de prendre dans les poches des travailleurs de quoi faire des milliards d’économie. L’accord électoral avec Ciotti, lors des élections législatives de juin 2024, est d’ailleurs un précédent.

Ce n’est pas une surprise : il n’y a aucune frontière étanche entre les politiciens du RN et ceux de LR. Comme tous les partis qui se sont succédé au pouvoir, le RN veut y parvenir à son tour, et ce sera pour servir les intérêts des patrons. La lettre de Bardella aux « chefs d’entreprise de France », est tout un programme… patronal : 100 milliards d’économies qui seraient faites sur tout ce qui bénéficie aux classes populaires, ainsi qu’un « allègement massif des impôts de production » qu’acquittent les entreprises, ce que le Medef réclame régulièrement à cor et à cri.

Plus le RN s’approche de la mangeoire du pouvoir, plus il dévoile ce qu’il est vraiment : un parti qui, en plus d’être xénophobe et raciste, veut tout simplement être un parti de gouvernement de la bourgeoisie.