Roussel : le parti pris des patrons29/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P4-2_Affiche_protectionniste_du_PC_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Roussel : le parti pris des patrons

À l’occasion de la sortie de son dernier livre, le dirigeant du PCF, Fabien Roussel, a été interrogé dans les médias. Et même quand il s’adresse aux travailleurs, Roussel veut se donner l’image d’un dirigeant politique responsable et compatible avec le capitalisme.

Illustration - le parti pris des patrons

L’ambiguïté commence dès le titre de l’ouvrage, Le Parti pris du travail, que pourrait reprendre n’importe quel politicien bourgeois qui invoque la « valeur travail » pour insinuer que les travailleurs sont des fainéants. Mais l’auteur dit vouloir « remettre le monde du travail au cœur du débat politique ».

Dans un entretien publié par Le Parisien le 23 avril, Roussel explique même : « Il faut que le monde du travail retrouve une conscience de classe. La classe ouvrière a besoin d’être unie pour se protéger et mener des conquêtes sociales ». Mais en même temps, il se déclare contre le RSA, comme bien des politiciens qui pointent du doigt les « assistés » qui ne voudraient pas travailler. Roussel prétend, lui, s’y opposer au nom de la dignité des travailleurs et contre une situation qui marginalise et détruit des familles, mais l’ambiguïté de cette dénonciation demeure.

Après avoir parlé classe ouvrière et conscience de classe, quel programme Roussel propose-t-il à ce monde du travail actif, retraité ou privé d’emploi ? Rien, en tout cas rien qui permette vraiment aux travailleurs de défendre leurs intérêts face aux capitalistes. Non, Roussel atterrit sur le terrain commun à tous les dirigeants politiques de la bourgeoisie, qui consiste à lui distribuer des milliards. Bien sûr, il prétend que les 200 milliards qu’il réclame pour son plan d’investissements ne seront attribués que sous « strictes conditions » et qu’il y en aura aussi pour les PME. Mais, depuis des décennies, c’est toujours au nom des petites entreprises que les milliards des subventions et autres cadeaux fiscaux sont annoncés et vont finalement grossir les profits des grandes entreprises.

Dans son livre, Roussel écrit : « Le parti communiste est une force révolutionnaire. Mais une force qui prend en compte l’intérêt le plus large du pays. De ce point de vue-là, on ne peut pas adopter en permanence une posture de radicalité, en oubliant ceux qui ont peur et ne se sentent pas la force de se battre pour un autre avenir. » Et il conclut en affirmant : « nous sommes un parti d’ordre. » Voilà sans doute la phrase la plus sincère de son ouvrage, car les formules « lutte de classe » de Roussel ne lui servent qu’à enrober une politique qui a, depuis fort longtemps, abandonné le communisme pour se mettre au service de l’ordre en place.

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