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Russie : la police de Poutine dans ses œuvres
Le 15 mai, des chaînes de télévision russes ont montré des policiers cagoulés et munis d’armes automatiques se ruant dans des logements de Saint-Pétersbourg pour y arrêter de façon musclée plusieurs étudiants.
Les médias pro-gouvernementaux ont présenté aussitôt ces derniers comme faisant partie d’une prétendue « conspiration trotskyste ». À l’appui de cette accusation, des images ont montré des publications trotskystes en anglais que la police disait avoir trouvées en perquisitionnant, autant de « preuves » d’un « complot mené depuis l’étranger » selon les organes de sécurité.
Ceux-ci ont relâché peu après neuf des douze personnes arrêtées. Pour deux des trois restant entre leurs mains, il s’agissait d’en obtenir, on imagine par quels moyens, des aveux « sous la dictée ». Quant au dernier, Garry Azarian, les médias ont annoncé qu’il relevait de l’article 2052 du Code pénal réprimant le terrorisme et qu’il avait pris pour deux mois d’une forme renforcée d’emprisonnement avant jugement.
De ce que les services de sécurité ont voulu voir filtrer dans les médias russes, il ressort qu’ils infiltraient depuis des mois un petit groupe d’extrême gauche, Rabotchaïa vlast’ (Pouvoir ouvrier), dont Garry serait un militant. Ils disent avoir enregistré ses déclarations « criminelles » lors de réunions ou sur des messageries cryptées, mais ils veulent en outre étayer leurs allégations en citant au procès des étudiants qu’ils auraient réussi à terroriser.
En fait, les membres de ce petit groupe parlaient de politique en s’aidant des classiques du marxisme et de ce que montre l’histoire de la Russie. Mais les services russes de sécurité n’ont actuellement plus guère à prévenir ou réprimer d’importantes manifestations contre Poutine et sa guerre. Alors, certains de leurs membres, toujours en quête de médailles et de primes dans la lutte contre « l’ennemi intérieur » et « les traîtres à la nation », en sont, comme d’ailleurs leurs homologues du camp d’en face et pour les mêmes raisons, à monter des affaires de toutes pièces contre les opposants d’extrême gauche.
Halte à la répression policière en Russie et en Ukraine, liberté pour Garry Azarian !