Russie-Ukraine : l’escalade guerrière continue17/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P10-1_Rafale_sur_Pologne_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-19%2C0%2C862%2C474_crop_detail.jpg

Dans le monde

Russie-Ukraine : l’escalade guerrière continue

Une vingtaine de drones russes ont survolé la Pologne dans la nuit du 10 septembre. Un autre est entré dans l’espace aérien de la Roumanie quelques jours plus tard.

Illustration - l’escalade guerrière continue

Ces incursions ont donné l’occasion aux dirigeants de l’Union européenne et de l’OTAN, dont la Pologne et la Roumanie sont membres, d’adopter une nouvelle fois une posture guerrière.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le territoire polonais a déjà été touché à plusieurs reprises. En novembre 2022, deux personnes avaient été tuées dans une localité à la frontière. Après qu’un tir russe a été mis en accusation, un missile de la défense antiaérienne ukrainienne a été mis en cause. Cette fois, il n’est pas exclu que les appareils russes n’aient pas été déviés de leur trajectoire par les brouillages électroniques, des erreurs de navigation, ou par le vent. Dans la nuit du 10 septembre, l’armée russe menait une opération de bombardement d’envergure dans l’ouest de l’Ukraine comme elle en mène depuis des mois. Les drones passés du côté polonais n’étaient pas armés et, en dehors de quatre d’entre eux qui ont été abattus, les autres se sont écrasés dans des champs, à court de carburant.

Quoi qu’il en soit, un mois après la rencontre entre Trump et Poutine en Alaska, la population ukrainienne continue à subir des campagnes de bombardements intenses et, sur le front, soldats ukrainiens et russes continuent d’être fauchés par milliers. L’épisode des drones russes en Pologne, que l’intrusion soit accidentelle ou délibérée, a été utilisé pour annoncer une escalade supplémentaire dans l’engagement militaire des pays européens et de l’OTAN. Macron a ainsi envoyé dès le 11 septembre trois avions Rafale pour aider à intervenir à la frontière polonaise. Après la France, le Danemark et l’Allemagne, le Royaume-Uni a annoncé à son tour l’envoi d’avions de combat. Et l’OTAN a annoncé renforcer ses dispositifs d’alerte sur tout son flanc est.

La création d’une zone d’exclusion aérienne à l’ouest de l’Ukraine est envisagée qui viserait les projectiles russes à partir des pays frontaliers et entraînerait un peu plus directement les armées occidentales dans la guerre. Cette agitation belliqueuse est en partie du bluff. Les seuls qui ont les cartes en mains en Ukraine et qui sont en mesure de décider d’un engagement militaire occidental accru sont les dirigeants américains. Et pour le moment, Trump n’a pas l’air de faire ce choix, comme en témoigne sa rencontre avec Poutine en août en Alaska.

L’épisode des drones est toutefois pain bénit pour les dirigeants comme Macron, toujours prompts à jouer les chefs de guerre pour se mettre en valeur. Et cela leur donne aussi une occasion d’habituer leur opinion publique à vivre de plus en plus au rythme des bruits de bottes.

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