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Leur société
Rythmes scolaires : la macronerie de la semaine
En promettant de réunir une Commission citoyenne sur le temps de l’enfant, Macron court, comme souvent, plusieurs lièvres à la fois.
Il s’agit tout d’abord de faire diversion quant aux problèmes réels de l’Éducation. Le projet pour la rentrée prochaine prévoit 5 000 fermetures de classe et 470 suppressions de postes dans le premier degré et suscite déjà protestations et manifestations de parents et d’enseignants, dans tout le pays. Concernant le second degré, il manque au moins un professeur dans plus de la moitié des collèges et lycées. Rien n’est prévu pour y remédier, ni recrutements, ni budgets pour les réaliser. Quel sens peut bien avoir un débat sur le fait de consacrer les après-midis scolaires au sport, lorsque les installations, les professeurs et les éducateurs manquent ? En revanche, pérorer sur les rythmes scolaires, façon habituelle de noyer le poisson, est gratuit.
Au passage, Macron exprime, délibérément et à l’usage de son milieu, son mépris insondable pour les familles populaires. Le président constate « une chute de niveau scolaire pendant l’été pour les enfants qui ne sont pas accompagnés par leurs familles ». Eh oui, les enfants de travailleurs vivent dans des quartiers qui ne disposent pas, ou plus, d’équipements collectifs, dans des municipalités qui n’organisent pas, ou plus, de voyages, de colonies de vacances ou de centres aérés. Les parents, qui courent après les emplois précaires, n’ont pas les moyens de leur offrir des vacances et n’ont plus, depuis des générations, la possibilité de les envoyer « dans la famille, à la campagne ». Dans ces conditions, bien des enfants trouvent donc le temps long en juillet et août. Et en effet, le fossé se creuse entre ceux que leur famille peut envoyer en stage, et il en existe de toutes sortes lorsqu’on a les moyens, et ceux qui tournent en rond au pied de leur barre ou dans leur coron. Devant cette situation, Macron va au plus simple : raccourcir les vacances !
Il est vrai qu’ainsi il cherche tout simplement à exister politiquement. Sans majorité, sans contrôle sur le gouvernement, discrédité sur la scène internationale, il doit pour exister passer à la télévision sous un prétexte quelconque. Après Macron au Caire, Macron invite les savants à Paris, Macron aux funérailles du Pape, Macron essaie de parler à Trump, le tout sans résultat autre que l’image, voilà donc Macron se penche sur les rythmes scolaires. À quand le Président à Koh-Lanta ou à l’Eurovision ?