Sages-femmes en lutte03/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2979-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Sages-femmes en lutte

Depuis le 14 août, les sages-femmes du centre hospitalier de Mayotte sont en droit de retrait pour exiger des moyens humains supplémentaires.

Sur les 120 postes nécessaires pour faire fonctionner les maternités des deux îles, seuls 60 sont pourvus, et encore avec le renfort temporaire de soignants de la réserve médicale. En conséquence, une sage-femme suit 24 patientes par jour, contre 15 en métropole.

Semaines de 50 heures, gardes multipliées, urgence permanente… les conditions sont telles que les sages-femmes disent « vivre un enfer ». Au manque de personnel, s’ajoute un manque de moyens révoltants. Faute de chambres suffisantes, des femmes sont installées sur des brancards, cachées par des draps. Certaines doivent même accoucher dans les couloirs. Alors qu’on compte environ 10 000 naissances par an sur l’île, deux maternités annexes ont fermé depuis deux ans. Alors les patientes affluent à Mamoudzou, à Dzoumogné et à Kahani.

Les soignants dénoncent désormais l’insalubrité de ce centre annexe, déjà délabré avant le cyclone Chido : pas de climatisation, des faux plafonds aux moisissures apparentes et des chauves-souris dans les salles de naissance ! Les 1 400 accouchements se font sans gynécologue, ni anesthésiste, un manque de personnel et de moyens qui met en danger la vie des femmes et des enfants. À Mayotte, la mortalité infantile est de 9,8 pour 1 000 naissances, plus du double du taux dans l’Hexagone.

Dans ce département qui est le plus pauvre de France, c’est dès la naissance que l’État montre le mépris qu’il a pour la population. La mobilisation des sages-femmes est une réponse à ces conditions de travail indignes, pour elles et pour les parturientes.

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