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- Lutte ouvrière n°2984
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Dans les entreprises
Saint-Gobain PAM : la direction s’attaque aux salariés et auxretraités
Juste avant les vacances, sous le prétexte d’investir dans un four électrique destiné à remplacer les hauts-fourneaux, la direction avait annoncé vouloir reprendre une série d’avantages aux 1 500 salariés de Saint-Gobain Pont-à-Mousson : un vol de 7 millions d’euros.
Finalement, suite à un « accord de fin de conflit » signé le 25 septembre, la direction volera 6,6 millions répartis entre les salariés… et les retraités,
À l’appel de tous les syndicats, les travailleurs avaient répondu mardi 2 septembre par une journée de grève massive, quasiment totale. De nouveau la grève avait été très suivie le 10 septembre sans que la direction remette en question son plan d’économies de 7 millions d’euros, qui prévoyait au départ le gel des augmentations de salaires sur trois ans, la suppression de la prime de vacances et la diminution de la prime d’ancienneté, la réduction des indemnités kilométriques, une moindre participation de l’employeur à la prévoyance, et d’autres mesures encore.
Suite à ces deux journées de grève, la CGT a proposé une grève dite « glissante » de deux heures par jour. Même si elle s’est maintenue plusieurs jours dans certains services, cette grève tournante, où les travailleurs ne se retrouvent plus ensemble, n’a évidemment pas davantage fait reculer la direction.
Au fil des séances de négociations avec les syndicats, la direction a proposé de diminuer – un peu – la ponction opérée sur les salariés… pour la reporter pour un tiers sur les retraités au travers des mesures de viager dont ils bénéficient. Des retraités pourront perdre plus de 1 000 euros par an tandis que les actifs vont voir leurs indemnités kilométriques supprimées ou réduites et leurs augmentations salariales gelées pour les trois années à venir.
Opposer actifs aux retraités et les racketter tous, voilà la méthode vraiment crapuleuse utilisée par un groupe qui a encore dégagé 1,63 milliard d’euros de bénéfice net au premier semestre, avec une marge d’exploitation record de 11,8 %.
Mardi 23 septembre, la direction lançait un ultimatum, à prendre ou à laisser, sous la menace de revenir au plan initial ou de ne pas faire l’investissement indispensable à la pérennité des usines PAM. La CGT, le syndicat majoritaire, organisait un vote auquel 60 % des salariés ont participé et parmi eux, le revolver sur la tempe, 77,5 % ont voté pour les propositions de la direction.
Même riches à milliards comme Saint-Gobain, les capitalistes mènent la guerre aux travailleurs. Ceux-ci, qui font tourner les usines et toute la société, ont de quoi leur répondre.