Sans-papiers : régularisation pour tous !27/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P4-2_Dans_la_manifestation_du_1er_Mai__Paris_C_LO____.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : régularisation pour tous !

La nouvelle liste des métiers dits « en tension », qui permettent aux travailleurs sans papiers de demander une régularisation, vient d’être publiée avec des mois de retard, puisque son actualisation était prévue par la loi immigration de janvier 2024.

Illustration - régularisation pour tous !

Mais il se trouve que Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’Intérieur, était dans l’opposition à l’époque du vote de la loi. Il avait alors mené bataille à l’Assemblée nationale contre le titre de séjour pour les métiers en tension. Retailleau n’était donc pas pressé de publier cette liste, et ce n’est pas par hasard si elle a été publiée quelques jours après son élection à la tête de son parti Les Républicains. Il a en effet axé toute sa campagne sur la lutte contre l’immigration et ne voulait certainement pas apparaître comme le ministre qui régularise des sans-papiers.

Ce serait de toute façon très exagéré, car si les immigrés concernés pourront demander leur régularisation, celles-ci resteront à l’appréciation des préfets, et Retailleau a donné des consignes pour les limiter au maximum.

Une partie des patrons protestent, jugeant cette liste trop restrictive. Par exemple, les garçons de café ne sont pas considérés comme exerçant un métier en tension en Provence-Alpes-Côte d’Azur ni en Bretagne, alors que la saison estivale approche.

Mais dans l’ensemble, la démagogie anti-immigrés du gouvernement rend bien service au patronat, en forçant les travailleurs qui n’ont pas de papiers à accepter des conditions bien plus difficiles que les autres, ce qui fait pression sur les salaires et les conditions de travail de tous. Cela permet aussi de faire des immigrés des boucs émissaires, et de masquer la responsabilité du patronat dans les bas salaires, les licenciements, le chômage.

Bien des secteurs de l’économie, des travaux publics à la restauration, des maisons de retraite au nettoyage, ne pourraient pas fonctionner sans les travailleurs immigrés, qui font partie à part entière de la classe ouvrière. Il est indispensable de lutter contre les divisions qui affaiblissent les travailleurs, en affirmant que, métier « en tension » ou pas, tous ont le droit de vivre et de travailler là où ils le souhaitent.

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