SFR : une dette payée par les travailleurs17/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P13-2_profits_Drahi_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C10%2C800%2C460_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SFR : une dette payée par les travailleurs

Un tribunal a refusé, le 11 septembre, la demande des syndicats de suspendre le plan de restructuration financière de SFR, ouvrant ainsi la voie à sa revente par son propriétaires, Patrick Drahi, et à de nouvelles suppressions d’emplois.

Illustration - une dette payée par les travailleurs

Drahi, classé dans les vingt premières fortunes françaises, a quitté sa résidence fiscale suisse, qui ne lui était plus assez favorable, pour Tel-Aviv et Abou Dhabi en disposant des nationalités française, marocaine, israélienne, portugaise, et christophienne, du nom de l’ile antillaise de Saint-Christophe, connue comme paradis fiscal.

En 2014, Drahi avait mis la main sur SFR, alors propriété de Vivendi, au prix de 13,5 milliards d’euros, somme réunie en très grande partie en empruntant sur les marchés financiers.

Cette pratique, tout à fait légale, est connue dans le monde de la finance sous les initiales anglaises LBO ou rachat par endettement. Pour rembourser, Drahi comptait sur les profits obtenus en aggravant les conditions de travail et en licenciant, tandis qu’il continuait à acquérir d’autres sociétés en utilisant la même méthode. C’est ainsi que BFM TV et RMC sont tombées dans son escarcelle avant d’être revendues il y a un an à l’armateur marseillais Rodolphe Saadé, propriétaire de CMA CGM.

Drahi cherche maintenant à se débarrasser de SFR et il a proposé aux créanciers de l’entreprise, dont le fonds d’investissement Black Rock, de recevoir 45 % du capital en contrepartie d’une réduction de la dette de 24 à 15 milliards d’euros. C’est cette restructuration financière qui a été validée par la Justice.

La vente de SFR pourrait ensuite se réaliser dans des conditions favorables pour Drahi, en tout cas sans qu’il ait à rembourser une dette colossale dont il est à l’origine, tandis que les travailleurs qui ont fait sa fortune seraient une nouvelle fois sous la menace de licenciements.

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