Le 24 septembre, une soixantaine d’entre eux étaient en grève, à nouveau presque autant le 2 octobre. Des débrayages quotidiens d’une heure ont également lieu.

Les conducteurs ne supportent plus le sous-effectif entretenu par la direction. Les journées sont surchargées, sans parfois même laisser le temps d’aller aux toilettes entre deux trains.

Avec le système des découchers, les conducteurs enchaînent deux journées de service sans rentrer chez eux : une du soir tard, puis une du matin tôt... mais qui finissent de plus en plus tard.

Les conducteurs sont dispersés, chacun sur son train, mais les deux journées de grève ont permis de peser et de se réunir.

Leurs assemblées générales ont ainsi rassemblé une trentaine de personnes à chaque fois. Elles ont permis de discuter entre les plus anciens et les plus jeunes – c’est pour certains la première grève – mais aussi entre conducteurs de ligne (TB) et conducteur de manœuvre (TA). De quoi tisser des liens entre des services différents et changer l’ambiance auparavant morose du dépôt.

La direction a été prise de court par cette réaction inattendue des conducteurs. Les chefs, qui d’habitude prennent tout le monde de haut, s’agitaient contre la mobilisation. Ils ont ainsi tenté de l’étouffer en agitant une prétendue négociation en commission roulement. Leur manœuvre a échoué car les conducteurs ne veulent pas discuter de la manière d’aménager le sous-effectif. Ils veulent des journées plus courtes et des collègues en plus. Ils l’ont fait savoir en votant à l’unanimité à l’assemblée du 2 octobre leur refus de participer à cette mascarade, avant de décider d’une nouvelle journée de grève pour le 8 octobre.