Sommet des Brics : la lutte de tous contre tous09/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2971-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet des Brics : la lutte de tous contre tous

Le dix-septième sommet des Brics, les pays emmenés par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud pour tenter de faire pièce aux vieilles puissances impérialistes sur le marché mondial, s’est achevé à Rio, le 7 juillet.

D’après les règles de la démocratie formelle, telle qu’enseignée dans les cours d’instruction civique et morale, les Brics, qui représentent la moitié de la population du globe et le tiers de la production totale de richesses, devraient avoir voix au chapitre dans les affaires du monde. Mais, en économie comme ailleurs, les plus riches l’emportent, en l’occurrence les puissances impérialistes et, avant tout, leur chef de file, les États-Unis. Devant les menaces douanières et tarifaires de ces derniers, les Brics en sont réduits, dans leur déclaration finale, à regretter les « mesures douanières unilatérales », sans même oser nommer celui qui les prend au nom du capital américain, Donald Trump.

Mais le protectionnisme n’est pas une exclusivité américaine et les Brics ne sont pas confrontés au seul impérialisme états-unien. Ainsi, lorsque le brésilien Lula dénonce le « protectionnisme dissimulé par des motifs environnementaux », il ne vise pas Trump qui n’utilise pas ce genre d’hypocrisie sucrée, mais l’Union européenne, qui rechigne à finaliser le traité de libre-échange négocié avec le Mercosur.

Dans cette lutte de tous contre tous, les Brics ne parviennent pas à présenter un front uni et chacun négocie de son côté ses tarifs douaniers avec les États-Unis comme avec l’Union européenne, voire avec chacun de ses membres. En particulier, Xi Jinping, le président chinois, avait choisi démonstrativement de ne pas être à Rio.

Toute prudente que soit la déclaration finale du sommet de Rio, Trump lui a immédiatement répondu. Le président milliardaire a qualifié cette réunion d’antiaméricaine et a promis d’augmenter de 10 % les taxes douanières de tout pays qui la suivrait. Pourquoi pas 20, 50 ou un montant tiré au sort sur un parcours de golf ?

De toute façon, les Brics ne sont pas plus capables de s’unir et d’avoir une politique commune que les pays européens, et pour les mêmes raisons. Chaque bourgeoisie, petite ou grande, se bat pour sa part du profit mondial et ne peut le faire que derrière ses frontières, contre toutes les autres et, avant tout, contre les exploités. À ce jeu-là, ce sont aujourd’hui les États-Unis qui gagnent, au prix d’un appauvrissement général des travailleurs, y compris américains, et en courant à la conflagration guerrière.

Partager