Sommet Choose France : choose ton camp !21/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P3-1_Choose_France_2e_version_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Sommet Choose France : choose ton camp !

Le sommet Choose France, qui s’est tenu le 19 mai au château de Versailles, a totalisé plus de vingt milliards d’euros de promesses d’investissements étrangers, un record depuis la première édition, en 2018.

Illustration - choose ton camp !

Le sommet a été une nouvelle occasion pour Macron de dire qu’il agit pour les emplois alors qu’il sert juste la soupe aux patrons. Depuis six ans, lors des différents sommets Choose France, 122 promesses d’investissements étrangers auraient été faites pour 31,9 milliards d’euros. Cela ne veut pas dire pour autant des créations d’emplois. Sur tous ces projets seuls 27 correspondaient à des implantations de nouveaux sites industriels ou de centres de recherche et développement. Le reste ne concernait que des rachats et extensions. Sans même parler de ceux qui n’ont jamais vu le jour.

Les projets les plus importants annoncés lors de ce dernier sommet sont des data centers, qui sont très peu pourvoyeurs d’emplois. À l’heure où se succèdent les plans de suppressions de milliers d’emplois et les annonces de fermetures d’usine, d’ArcelorMittal à LVMH en passant par Michelin ou Vencorex, il fallait bien le mépris habituel du président pour oser pavoiser sur ce sujet !

Mais ce sommet 2025 n’a pas seulement servi à la parade de Macron. Il en a profité pour se déclarer en faveur de l’annulation de la directive européenne dite de « devoir de vigilance ». Celle-ci devait imposer aux entreprises des règles de respect de l’environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production. En clair, elles devraient s’assurer que les conditions de travail et de production pour leurs marchandises n’engendrent pas des catastrophes humaines ou écologiques.

En 2013, l’écroulement d’un immeuble au Bangla Desh, qui abritait des ateliers pour les marques européennes comme Zara ou Auchan, avait causé la mort de 1 100 ouvrières. Suite à ce drame, l’Union européenne avait mis onze ans pour émettre une directive incitant les capitalistes à vérifier les conditions de production de leurs produits. Puis la mise en application de cette directive a été reportée d’un an sur demande du patronat. Désormais il réclame sa suppression pure et simple. En substance, si elles ne peuvent plus tuer, comment les entreprises pourraient-elles rester rentables ?

Il s’agit là de faire croire que ce seraient les règles et les directives qui entraveraient la création d’emplois ! Les entreprises qui suppriment des emplois affirment toujours qu’elles le font parce qu’elles sont en difficulté. Mais les entreprises qui licencient le plus sont en général richissimes et leurs profits peuvent se chiffrer en milliards d’euros. Les capitalistes veulent moins d’emplois pour faire plus de profits et voudraient aussi être soumis à moins de règles et de « directives ».

La défense des emplois et des conditions de vie des travailleurs ne passera décidément pas par le château de Versailles !

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