Sommet de la COI : pic d’hypocrisie23/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2960-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de la COI : pic d’hypocrisie

Le cinquième sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI) doit se tenir le 24 avril 2025 à Madagascar.

Cet organisme créé en 1984 regroupe les cinq États insulaires du sud-ouest de l’océan Indien : Madagascar, les Comores, les Seychelles, Maurice et la France.

Le sommet est censé faire le bilan de l’utilité de cette commission après quarante ans d’existence. Les objectifs affichés de la COI étaient alléchants : assurer l’indépendance alimentaire des îles, les doter de réseaux électriques permettant à tous de bénéficier d’une énergie régulière et à un prix abordable, développer les échanges économiques et culturels, et des moyens de transport aérien accessibles au plus grand nombre.

Or, après quarante années de bavardages, le bilan est vite fait et les objectifs bien limités de la COI sont loin d’être atteints. Il suffit de se pencher sur la situation de Madagascar et des Comores, dont l’immense majorité des populations n’a accès ni à l’eau potable, ni à l’électricité, ni à des logements solides et salubres, ni au savoir, ni à la santé. Une bonne partie de la population du Sud malgache subit régulièrement le manque de nourriture. Une grande partie de la population du département français de Mayotte manque de tout : logements décents, eau potable, électricité. Pour l’État français, les Mahorais sont des citoyens de deuxième zone.

En cas de catastrophe climatique (cyclones, inondations), les populations malgaches, comoriennes ou mahoraises sont abandonnées à leur triste sort. La coopération régionale n’existe pas dans de tels cas pour les plus pauvres. Les rivalités entre États sont autant de barrières imbéciles qui empêchent les populations de se soutenir mutuellement.

Celui qui présidera cette année la COI n’est autre que Macron, le président de la 6e puissance mondiale. Deux choses l’intéressent : maintenir la présence militaire dans l’océan Indien et permettre aux capitalistes de l’import-export français de réaliser de belles affaires.

Une autre politique, qui répondrait aux besoins et aux aspirations des populations de la zone océan Indien, serait nécessaire et possible. Mais elle ne se réalisera pas sans que les travailleurs et les masses pauvres de ces pays évincent les bourgeoisies nationales et les impérialismes français, anglais, américain ou autres. La coopération régionale ne serait alors pas un vain mot mais aurait un sens pour toute la société !

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