Sommet sur l’océan : un flot de paroles18/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2968-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Sommet sur l’océan : un flot de paroles

La conférence des Nations Unies pour l’océan s’est achevée le 13 juin à Nice à la satisfaction de participants représentant des États, des organismes internationaux et des ONG, qui n’ont pourtant rien décidé.

Outre la terrible dérision de ces congratulations écologiques alors même que l’aviation israélienne commençait à bombarder l’Iran, y compris les installations nucléaires et les raffineries, au moins trois accidents maritimes se sont déroulés pendant la conférence.

Le 25 mai, le MSC Elisa 3, armé par la première compagnie mondiale et certifié par le bureau Veritas, a coulé à cause d’une avarie, envoyant par le fond plusieurs dizaines de conteneurs de matières dangereuses. D’autres, renfermant des granulés plastiques industriels (GPI), ont dérivé et sont allés s’échouer sur des plages du Kerala, au sud de l’Inde, répandant leur cargaison extrêmement polluante et contraignant à l’inactivité, et donc à la misère, des milliers de marins pêcheurs. Le 13 juin, ces produits arrivaient encore sur les grèves et les marins demandaient une aide de l’État et accusaient, sans espoir, l’armateur.

Dans les mêmes eaux, c’est-à-dire sur la route Chine-Europe, le Wan Hai 503, un porte-conteneurs taiwanais, dérive depuis le 9 juin, en proie à un incendie incontrôlable. Trois marins sont morts, des conteneurs de matières dangereuses et le carburant des soutes se déversent dans l’océan. Les autorités indiennes en sont réduites à tenter de remorquer le bateau en flammes le plus loin possible des côtes.

Enfin, au large de l’Alaska, le Morning Midas, chargé de plus de trois mille automobiles, est en flammes depuis le 3 juin, à la dérive, surveillé de loin par des gardes-côtes et des remorqueurs impuissants. Là encore, il semble n’y avoir d’autre solution que d’attendre et d’espérer que la pollution ne sera pas trop grave.

Ni la responsabilité des armateurs, ni celle des propriétaires ou des destinataires de la cargaison, ni celle des affréteurs n’est engagée pour les dommages ainsi causés. Les lois, les assurances et les États ne garantissent que les bénéfices des diverses parties engagées dans le trafic maritime et le sommet de Nice n’y a évidemment rien changé.

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