Sonoco – Laon : fermeture pour rentabiliser24/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2982-c.jpg.445x577_q85_box-16%2C0%2C1287%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sonoco – Laon : fermeture pour rentabiliser

Après avoir racheté le groupe Eviosys en janvier dernier, le groupe américain Sonoco a annoncé la fermeture de l’usine de production de Laon et le licenciement de 117 salariés sur 128. Il projette de ne conserver qu’une plateforme logistique.

Cela fait des dizaines d’années que cette usine qui fabrique des boîtes de conserve existe à Laon, dans l’Aisne, d’abord sous le nom de Carnaud, puis de CarnaudMetalbox, de Crown Cork et enfin d’Eviosys.

L’usine de Laon, qui ne fabriquait plus que les couvercles des boîtes, avait compté plus d’un millier de travailleurs. Ses effectifs ont fondu d’année en année, en particulier par le non- remplacement des départs en retraite ou en invalidité.

Les salariés se souviennent avec colère qu’après le rachat en janvier, la direction du groupe Sonoco avait, devant eux, évoqué l’esprit de famille qui régnait dans l’entreprise. Ils soupçonnent, sans doute avec raison, que l’intention de fermer l’usine de Laon était déjà prise à ce moment-là. Celle-ci fait des bénéfices, mais la direction de Sonoco explique qu’aujourd’hui on mangerait moins de conserves et qu’il lui faudrait donc rentabiliser en fermant une usine et en supprimant des emplois dans d’autres.

La production serait alors transférée dans d’autres usines du groupe en France, Italie, Espagne ou Hongrie. Vu des États-Unis, pour les actionnaires, ce n’est sûrement qu’un petit déplacement.

Mais pour les travailleurs, il s’agit de leurs conditions d’existence. Espérer retrouver du travail n’est pas du tout évident alors qu’il y a déjà de nombreux chômeurs dans la région et que plusieurs usines y parlent de licenciements et de renvois d’intérimaires.

Le lendemain du 11 septembre, jour de l’annonce aux syndicats, les travailleurs se sont mis en grève et sont restés devant l’usine.

Ils ont très massivement fait grève le jeudi suivant, 18 septembre, lors de la journée d’action nationale et les centaines de manifestants qui répondaient à l’appel ont terminé la manifestation devant l’usine pour montrer leur solidarité.

Des élus locaux et la préfecture se sont plaints de ne pas avoir eu de réponse à leurs demandes d’explications, ce à quoi la direction de Sonoco a répondu qu’elle réservait la priorité de l’information aux syndicats. Ces patrons considèrent n’avoir aucun compte à rendre, pas plus aux élus qu’aux représentants de l’État, sauf s’ils espèrent en obtenir des aides.

Les élus disent pouvoir obtenir des reculs de Sonoco et se vantent d’avoir contribué à trouver un repreneur pour une usine Nestlé à proximité de Laon. Mais les travailleurs de cette usine font grève pour obtenir des garanties qui leur sont refusées.

Ceux de Sonoco ont toutes les raisons de lutter contre la décision de les sacrifier sur l’autel de la rentabilité et du profit.

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