Stellantis : fin de l’hydrogène et faim de profits23/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2973-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis : fin de l’hydrogène et faim de profits

Le groupe Stellantis vient d’annoncer qu’il met fin à son programme de production de véhicules à hydrogène, des fourgons utilitaires fabriqués depuis début 2024 dans son usine d’Hordain, dans le Nord.

La production d’une nouvelle génération de véhicules qui devait démarrer cet été est annulée, ainsi que le projet de produire de plus grands fourgons à hydrogène dans une usine à Gliwice, en Pologne. Renault avait aussi abandonné la filière hydrogène en liquidant sa filiale Hyvia début 2025.

Les raisons invoquées par Stellantis sont simples : les ventes de véhicules ont diminué ces trois dernières années, les infrastructures de ravitaillement en hydrogène sont rares et nécessiteraient de gros investissements. « L’entreprise n’anticipe pas l’adoption des véhicules utilitaires légers à hydrogène avant la fin de la décennie. » Bref, les profits prévisibles à brève échéance ne sont pas suffisants.

L’Europe, l’État français et les régions ont pourtant beaucoup subventionné la filière hydrogène. La gigafactory Symbio, filiale possédée en commun par Stellantis, Michelin et Forvia qui produisait les piles à combustible, avait été inaugurée en grande pompe fin 2023 à Saint-Fons, dans le Rhône. Stellantis avait touché 800 000 euros de subventions pour adapter sa ligne de production à Hordain. Sa filiale Symbio a reçu un soutien financier de la région Auvergne – Rhône-Alpes pour la formation de son personnel, et était éligible à 670 millions de subventions dans le cadre de la politique industrielle européenne. La direction de Stellantis affirme que sa décision n’aura pas de conséquences pour l’emploi sur ses sites de production, mais il est tout de même permis d’en douter.

Visiblement, même les subventions ne suffisent pas à convaincre les capitalistes d’investir dans un domaine où les profits ne sont pas certains et immédiats. Le réchauffement peut bien menacer la population de la planète de multiples catastrophes naturelles, d’inondations, d’incendies géants, de sécheresse, les constructeurs automobiles de toute l’Europe font un intense lobbying pour que la réglementation européenne qui prévoit l’arrêt de la vente de véhicules thermiques en 2035 soit annulée ou au moins repoussée.

Rechercher des solutions technologiques, investir dans des infrastructures, cela coûte cher. Or, la seule vocation des constructeurs est de faire du profit.

Partager