Stellantis-Poissy : la direction prépare la fermeture24/09/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/09/P12-1_Rassemblement_Poissy_le_23_septembre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C50%2C799%2C500_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis-Poissy : la direction prépare la fermeture

Lundi 22 septembre, la direction a annoncé l’arrêt temporaire de la production du 13 au 31 octobre, à l’usine Stellantis de Poissy dans les Yvelines.

Illustration - la direction prépare la fermeture

En renonçant à la production de 420 véhicules par jour, principalement des Opel Mokka, pendant trois semaines, la direction prouve une nouvelle fois qu’elle est bien en train de dérouler son plan de fermeture de l’usine.

Cela n’a pas été une complète surprise car l’information avait fuité par des travailleurs des entreprises sous-traitantes eux aussi touchés par cet arrêt de production. Mais l’ampleur du chômage annoncé et les sales coups de la direction choquent. Les 2 000 travailleurs du site seront mis au chômage pendant 12 jours et la direction leur vole trois jours de congés payés pour arriver à trois semaines. Les salaires seront amputés pendant cette période. Les ouvriers payés 1 800 euros perdront 150 euros. Sans parler des apprentis et des travailleurs employés par des sous-traitants.

Au-delà des conséquences directes du chômage, les travailleurs sont bien conscients que la direction ne leur dit pas tout. En effet, Stellantis prétexte une baisse des ventes européennes pour justifier ce chômage forcé. Mais elle refuse de donner ses chiffres de vente. Et en tout cas, puisque c’est elle qui décide de cet arrêt de production, il serait normal qu’elle en paye les conséquences, sans réduire les salaires et sans toucher aux jours de congés.

Pendant ce temps, la direction accélère ses négociations avec le club de football du PSG, pour la vente de terrains de l’usine en vue de la construction d’un stade et d’un complexe hôtelier et commercial de luxe.

Mardi 23 septembre, une réunion s’est tenue à huis clos à la mairie de Poissy entre la maire, les représentants du PSG, ceux de Stellantis et la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse. L’apprenant par la presse, une quarantaine d’ouvriers se sont rassemblés au débotté devant la mairie pour y interpeller ces cachotiers et faire passer le message qu’ils ne se laisseront pas jeter dehors sans se battre. Le député macroniste Karl Olive, ancien maire de Poissy, a immédiatement réagi en niant la possibilité d’une fermeture de l’usine… ce que la direction de Stellantis elle-même se garde bien de faire.

Face au plan de fermeture que déroule la direction, les travailleurs doivent avoir un plan de lutte et s’organiser eux-mêmes pour cela. Depuis plus d’un an, les discussions vont bon train dans les ateliers sur ce sujet. De nombreuses réunions entre travailleurs se tiennent pendant les pauses pour discuter de ce que fait la direction, quoi faire du côté ouvrier et quelles garanties réclamer. Des débrayages ont eu lieu, et un groupe de travailleurs a commencé à s’organiser pour préparer la lutte nécessaire.

Il s’agit d’entraîner le maximum de travailleurs de l’usine, mais aussi ceux des autres usines du groupe et des sous-traitants concernés par les fermetures. Les patrons les attaquent tous, ensemble ils ont la force de les faire reculer et de leur imposer des garanties pour l’avenir.

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