- Accueil
- Lutte ouvrière n°2965
- Stellantis – Poissy : de PSA au PSG, il n’y a qu’un pAs
Dans les entreprises
Stellantis – Poissy : de PSA au PSG, il n’y a qu’un pAs
Le 5 mai, le journal L’Équipe révélait que les villes de Poissy et Massy étaient les mieux placées pour accueillir le futur stade du PSG et, autour du stade, un énorme complexe commercial, d’hôtels, de cinémas et de restaurants.

Si Poissy était choisie, ce complexe se situerait sur les terrains de l’usine Stellantis. Cela a évidemment suscité de nombreuses discussions parmi les travailleurs. D’autant plus que dans leurs interventions publiques, les élus politiques du département et de la région ne fermaient pas la porte à ce projet, bien au contraire. Et le 20 mai, lors d’une réunion de CSE, la direction a avoué qu’effectivement elle était en discussion avec le PSG pour lui vendre les terrains de l’usine. Dans la foulée, elle promettait, la main sur le cœur, pour tenter de rassurer les salariés de l’usine, qu’elle envisageait d’en garder une partie pour y développer un projet industriel. Les travailleurs avaient donc la preuve que la direction négociait, depuis des mois, dans leur dos, la vente des terrains une fois la production de l’Opel Mokka terminée.
Chez tous les travailleurs qui continuaient à penser que la direction ne pouvait leur mentir à ce point, cela a créé une onde de choc. Le syndicat Sud ayant donné l’alerte depuis longtemps, beaucoup disaient tout haut que « c’est Sud qui avait raison depuis le début et qui disait la vérité ». Puis, les discussions se sont encore amplifiées quand, à France Info, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France a affirmé qu’il n’y aura plus de fabrication de voitures à Poissy, ajoutant, comme toute bonne politicienne, qu’elle voulait un projet industriel en face de celui du PSG mais sans s’opposer au projet de Stellantis de fermer l’usine.
Parmi les travailleurs, l’écrasante majorité ne croit pas une seconde à la coexistence d’un « PSG Land » et d’un site industriel. Et ce d’autant plus que le projet industriel dont parle la direction serait de créer une activité dite de recyclage de voitures. En clair, ce serait désosser des épaves et les envoyer à la ferraille ou dans une casse. Les travailleurs concluent logiquement que « si le Qatar achète les terrains pour faire son PSG Land, il ne laissera pas une casse automobile et des ferrailleurs en face d’un hôtel quatre étoiles ».
En effet, non seulement l’installation du stade du PSG ne protégera pas les 2 500 emplois de l’usine de Poissy, mais l’arrêt de la fabrication de voitures va menacer des milliers d’emplois de sous-traitants qui fournissent l’usine de Poissy. Pour les travailleurs, qu’ils soient de Stellantis Poissy ou sous- traitants, la bataille principale concerne les garanties qu’ils devront imposer à Stellantis pour continuer à faire vivre leur famille après l’arrêt de la production de l’Opel Mokka. Et au travers de cet épisode du PSG, que le stade arrive à Poissy ou pas, les travailleurs auront fait l’expérience des mensonges de la direction et du secret de ses négociations pour tirer le maximum de profit sur la fermeture de l’usine.
Cela ne peut qu’aider les travailleurs à prendre conscience qu’ils ne pourront compter ni sur ceux des syndicats qui relaient avec zèle les mensonges de la direction, ni sur les politiciens qui travaillent pour elle. Ils ne devront compter que sur leurs propres forces et sur leur mobilisation.