Stérin : un financier de l’extrême droite27/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2965-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Stérin : un financier de l’extrême droite

Pierre-Édouard Stérin, milliardaire d’extrême droite, a refusé à trois reprises de se rendre à la commission d’enquête parlementaire concernant l’organisation des élections en France.

Ce grand admirateur de Trump et Musk, partisan des idées les plus crasses, dont la théorie du grand remplacement, se veut un des artisans et bailleurs de fonds de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en France. Il a fait fortune grâce aux smart-box, les coffrets cadeaux d’hôtels ou de restaurants, créés par une société belge dont il a lancé la franchise en France en 2003. Mis en examen pour absence de licence d’agent de voyages, il avait bénéficié de l’appui de Chirac et de Sarkozy pour en légaliser la pratique.

Stérin est aujourd’hui à la tête d’une fortune de 1,4 milliard d’euros. Il dit vouloir « servir et sauver la France ».Mais son amour ne va pas jusqu’à vouloir y payer des impôts puisque depuis 2012, il est exilé fiscal en Belgique. En 2017, il a fondé la Nuit du Bien Commun, une fondation reconnue d’utilité publique alors qu’elle finance des écoles privées catholiques hors contrat et nombre d’associations identitaires et anti-avortement. Stérin organise depuis 2015 des cocktails réunissant grands patrons, acteurs du monde associatif catholique et responsables politiques de droite ou d’extrême droite comme les Retailleau, Marion Maréchal, Ciotti, Zemmour. Il a soutenu Zemmour en 2022.

Le projet Péricles pour lequel Stérin doit être auditionné à l’Assemblée se veut un plan d’action pour permettre l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Dévoilé en juillet 2024 par L’Humanité, il planifie le financement de la propagande contre le wokisme, l’immigration et le socialisme et d’une « guérilla juridique » contre ses adversaires. Concernant les échéances électorales, il s’agit « d’aider à remporter plus de 1 000 mairies (2026), aider à remporter la présidentielle et la majorité absolue (2027) à fournir et former des cadres ». Pour faciliter les liens, Stérin et son bras droit, François Durvye, ont d’ailleurs racheté le manoir familial de Le Pen à Rueil-Malmaison.

Selon le journal Le Monde, à l’annonce de la dissolution de l’assemblée en 2024, des patrons du CAC 40 ont missionné ces deux personnages pour entrer en contact avec les dirigeants d’extrême droite. Durvye a fait modifier le programme économique de Marine Le Pen, jugé « trop à gauche. » Et rapidement il a rassuré son monde : le programme du RN sera « probusiness et coupera dans les dépenses de l’État ».

Il y a là plus de franchise que dans les prétentions « sociales » de Le Pen ou Bardella.

Partager