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Dans les entreprises
STMicroelectronics : milliards d’aides publiques, milliers desuppressions d’emplois
La direction de STMicroelectronics, le « champion européen des semi-conducteurs », a annoncé fin avril la suppression d’environ 2 800 postes sur les 50 000 existant au niveau mondial, dont 1 000 en France. Elle prétexte notamment la crise du marché de l’automobile.
Prétendant que son plan n’implique que des départs volontaires, la direction refuse de préciser les sites et les activités concernés. Mais 300 à 400 le seraient d’ores et déjà à Crolles en Isère, et au moins autant à Tours, dont les technologies « 6 pouces » doivent être transférées d’ici trois ans à Singapour. Sur ces deux sites, cette même direction promettait jusqu’à très récemment extensions et embauches. Cette annonce est révélatrice de la façon dont le grand patronat siphonne l’argent public sans avoir aucun compte à rendre.
Issu de la fusion, en 1987, entre une branche de Thomson et la société italienne SGS, STMicroelectronics n’a cessé de profiter des subventions publiques, sous divers prétextes : soutien à la recherche dans la « high-tech », à la création d’emplois, à la souveraineté nationale... Le centre de recherche de Crolles, commun à ST, Philips et Motorola, a été construit en 2003 avec 545 millions d’euros d’aides publiques. Sur le site de Crolles, plusieurs plans dits « Nano » ont ensuite drainé vers les caisses de ST des milliards d’argent public venant de l’Union européenne, de l’État et des diverses collectivités locales : en 2012, 2017 et 2022.
En juillet 2022, Macron avait annoncé à grand renfort de discours patriotiques, l’octroi de 2,9 milliards d’euros de subvention pour l’agrandissement de l’usine de Crolles, un projet monté conjointement avec l’américain GlobalFoundries, et estimé à 7,5 milliards d’euros. Il s’agissait de financer l’extension de l’usine tout en promettant de créer 1 000 emplois. Mais deux ans plus tard, ST a été lâché par son partenaire américain, GlobalFoundries, alléché par le pont d’or plus considérable encore offert par l’État américain pour tout investissement réalisé sur son sol.
Les milliards de subventions déversées dans les caisses du patronat manquent dans les budgets utiles à la population tandis que des emplois sont supprimés. Les travailleurs n’ont pas à payer les conséquences du parasitisme des actionnaires et de la guerre économique que se mènent les capitalistes !