Dans cette filiale d’Engie qui faisait auparavant partie de GDF, une cinquantaine de travailleurs supervisent 24 heures sur 24 une gigantesque cavité souterraine qui s’étend sous plusieurs communes, où environ un milliard de mètres cubes de gaz naturel sont stockés l’été avant d’être redistribués l’hiver. Comme dans tout le secteur des industries électriques et gazières (centrales électriques, terminaux méthaniers, transport et distribution), les salaires sont régis par une grille nationale qui n’a pas changé depuis des années et qui démarre en dessous du smic ! Après 34 ans d’ancienneté, au 12^e et dernier échelon, le salaire de base au plus petit coefficient n’est que de 1 740 euros net par mois. Les travailleurs revendiquent donc 9 % d’augmentation des salaires et des primes, pour remonter le plus petit salaire d’embauche au niveau du smic et rattraper le retard accumulé depuis des années.

Les travailleurs revendiquent aussi une baisse de la TVA sur l’énergie. En effet, le 1^er août, le gouvernement a fait passer son taux sur les abonnements énergétiques de 5,5 % à 20 %, tandis que la quantité d’énergie consommée était déjà taxée à 20 %. La TVA est payée au même taux par les milliardaires et par ceux qui ont de tout petits revenus : à 5,5 % elle est injuste et l’est encore plus à 20 %. Comble de l’hypocrisie, 5,5 % est un taux réduit censé s’appliquer aux produits de première nécessité. Avoir de quoi se chauffer n’en serait pas une !

Depuis plus d’un mois ont lieu des jours de grève ou des débrayages. L’activité du site est ralentie et les entreprises sous-traitantes ne peuvent plus y accéder. Le 2 octobre, un rassemblement était organisé devant le site pour soutenir les travailleurs en lutte bien déterminés à poursuivre leur mouvement.