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- Lutte ouvrière n°2982
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Leur société
Syndicats : la satisfaction… d’être reçus à Matignon !
Sortant de leur rendez-vous avec Lecornu, mercredi 24 septembre, les dirigeants syndicaux disent n’avoir « obtenu aucune réponse claire ». Quelle surprise ! Ils proposeront donc une nouvelle journée d’action, le 2 octobre.
Une semaine après celle du 10 septembre, la journée du 18 a été une réussite. Mais au lieu de s’appuyer sur le relatif succès de ces deux journées pour appeler à continuer et élargir la mobilisation, les dirigeants syndicaux ont demandé à être reçus à Matignon. Mais qui peut sérieusement penser que Lecornu va renoncer aux attaques programmées contre les classes populaires sans une mobilisation massive et déterminée du monde du travail ?
Plutôt que de préparer les travailleurs à cette perspective, les dirigeants syndicaux se sont réjouis d’avoir décroché un rendez-vous avec le nouveau Premier ministre. À leurs yeux, c’était l’essentiel, car ils ont obtenu ce qu’ils recherchent avant tout : être reconnus comme des partenaires sociaux incontournables. C’est dans cet objectif que les directions syndicales ont concentré leurs appels à se mobiliser sur la date du 18 septembre plutôt que sur celle du 10. Celle-ci s’était imposée comme le premier rendez-vous de ceux qui voulaient s’opposer aux projets de Bayrou annoncés en juillet. Et si la CGT et SUD avaient fini par s’y associer, localement et sans y mettre beaucoup d’énergie, les confédérations s’étaient mises d’accord pour organiser leur propre mobilisation une semaine plus tard : elles voulaient démontrer qu’elles sont capables de mobiliser le jour de leur choix les travailleurs, qu’elles considèrent comme leurs troupes, et, tout autant, de canaliser leur colère. Après les 10 et 18 septembre, les directions syndicales ont donc rappelé aux gouvernants que, s’ils veulent imposer leurs mesures aux salariés, elles sont un interlocuteur nécessaire car elles sauront se faire obéir. En même temps, elles ont rappelé aux travailleurs que c’est d’elles et d’elles seules qu’il faut attendre les consignes auxquelles il faudra se plier. La manoeuvre se poursuit donc avec un appel pour le 2 octobre.
Mais bien des travailleurs, justement, sont convaincus qu’il n’y a pas grand-chose à en attendre. Alors, pour se faire craindre du gouvernement et du patronat, ils devront se donner les moyens de se diriger eux-mêmes, en décidant démocratiquement de leurs objectifs de lutte et des moyens de les atteindre.