Tirailleurs sénégalais : mépris colonial toujours là02/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2970-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

Tirailleurs sénégalais : mépris colonial toujours là

Vendredi 20 juin, voulant commémorer le 85e anniversaire du massacre de tirailleurs sénégalais à Chasselay, dans le Rhône, un cortège d’Africains, venus en partie de Paris, a été empêché d’accéder au cimetière où sont enterrés les victimes, le « Tata Sénégalais ».

Dans cette commune du nord de Lyon, le 20 juin 1940, encerclés par les forces allemandes de la Wehrmacht, les soldats avaient été capturés à l’issue de combats acharnés. Les soldats blancs avaient été faits prisonniers, tandis que les tirailleurs sénégalais étaient exterminés dans le champ à la mitrailleuse et même écrasés sous les chenilles des blindés.

Ce crime raciste avait bouleversé l’opinion, et une nécropole a été construite peu après. Ce mémorial ayant été profané en janvier dernier, l’initiative du 20 juin était un hommage à la mémoire des tirailleurs assassinés et aussi une réponse aux discours racistes répétés en boucle et à la chasse aux sans- papiers du gouvernement. La Coordination des sans-papiers 75 avait organisé un déplacement en autocar, aller-retour Paris dans la journée. Mais, arrivés sur place, les participants ont dû rester dehors sous un soleil de plomb avec leur tristesse et leur gerbe de fleurs, le portail ayant été fermé.

Les descendants de ces hommes mobilisés par l’impérialisme français dans ses colonies pour servir de chair à canon ne sont pas les bienvenus en France. Pourtant après la profanation, Macron et la ministre des Anciens combattants avaient affirmé : « Honte et indignité, les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais morts pour la France. »

On a déjà vu ce qu’il en était de ce type de discours à propos du massacre du camp de Thiaroye au Sénégal, perpétré en décembre 1944 par la hiérarchie militaire française contre des tirailleurs qui réclamaient leur paie. Le mépris des autorités pour ceux qu’elles ont mobilisés est toujours bien présent.

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