Toujours moins de moyens17/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2981-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Toujours moins de moyens

Alors que la loi sur l’immigration entrée en application en janvier 2024 a élevé le niveau d’exigence de maîtrise de la langue française pour obtenir un titre pluriannuel de séjour, une carte de résident, ou la naturalisation, l’État impose depuis cet été des coupes budgétaires pour l’encadrement des cours de français délivrés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

Désormais, des cours en en salle de classe seront supprimés pour les nouveaux venus en France qui devront, à la place, se connecter à une application sur smartphone. Selon le collectif Le français pour toutes et tous, qui regroupe entre autres le Secours catholique et la Fédération des centres sociaux et socio-culturels de France, 64 000 personnes n’auront plus que ce recours pour apprendre le français. Ces dizaines de milliers de non-francophones sont souvent des réfugiés, vivant dans la précarité, sans emploi ni domicile, sans même un accès assuré à une prise de courant pour recharger leur smartphone.

Les pouvoirs publics ne font pas mystère que l’objectif premier est de réaliser des économies, puisque le coût de l’apprentissage dématérialisé pour l’État est de 50 euros, alors qu’une formation de 400 heures en classe revenait à environ 3 000 euros. Cette évolution de l’accueil des étrangers rend plus difficile encore l’obtention des titres de séjour, ou même d’un travail puisque des employeurs exigent eux aussi dans certains secteurs un certain niveau de maîtrise de la langue. L’État s’en lave les mains : dans l’étude d’impact sur la nouvelle loi exigeant un niveau de français plus élevé, il était admis que 15 000 à 20 000 étrangers supplémentaires se verraient refuser une carte de séjour pluriannuelle et seraient condamnés à rester sans papiers.

L’extrême droite n’est pas au gouvernement en France, mais l’inhumanité qu’elle incarne y est déjà.

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