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Transports en commun : dans la fournaise
En Île-de-France, comme dans de nombreuses autres régions, les conditions des transports collectifs, déjà difficiles en temps normal, deviennent catastrophiques en période de canicule.
Les températures dans les véhicules peuvent devenir extrêmes quand le matériel n’est pas à la hauteur. Et alors que le réchauffement climatique est connu depuis plusieurs décennies, les investissements n’ont pas suivi.
La RATP ne commandait pas de bus climatisés jusqu’en 2020, estimant que les coûts de maintenance et de personnel, par exemple pour remplacer les filtres, n’étaient pas justifiés pour quelques jours de chaleur par an. Il a fallu la protestation d’usagers pour imposer un calendrier. Mais celui-ci s’étale jusqu’en 2035. Et d’après ses propres chiffres, seuls 40 % du parc sont actuellement climatisés. Par exemple, la ligne Trans-Val-de-Marne (TVM), vantée par la RATP comme la plus fréquentée d’Europe, ne l’est pas. Elle dispose d’une ventilation qui, faute d’entretien, dysfonctionne souvent.
De plus, climatisation ne veut pas dire température souhaitée. Car, dans le parc de bus électriques, la climatisation est volontairement limitée afin d’économiser les batteries…
Dans le métro, la climatisation n’est pas installée, seule existe une « ventilation réfrigérée » qui diminue de quelques degrés la température des rames. Mais seules les lignes 1, 2, 5, 9, 11 et 14 et en partie la 6 en sont équipées. Sur les autres lignes, en cas de forte chaleur, les rames deviennent des fours, où s’entassent les voyageurs. Nombre de travailleurs font donc des détours pour éviter des conditions insupportables de transport. Et les fontaines à eau sont installées au compte-gouttes dans les stations. Il faut acheter au prix fort des petites bouteilles dans les distributeurs automatiques. C’est en catastrophe, mais en convoquant les médias, que la RATP, et la SNCF, ont organisé le 1er juillet des distributions de bouteilles.
Le réseau des trains et RER est bien souvent aussi défaillant. Par exemple seuls 30 % des rames de la ligne C du RER sont réfrigérées et 20 % de celles de la ligne D. La SNCF garantit que le matériel doit être renouvelé. Mais, dans le cas de la ligne D par exemple, le retard est déjà de 18 mois.
À cela s’ajoutent les dysfonctionnements du réseau, en particulier des caténaires hors d’âge, dont le remplacement a bien trop tardé pour des raisons d’économies, et qui peuvent défaillir en cas de forte chaleur, interrompant le trafic.
La RATP et la SNCF semblent mettre un point d’honneur à faire suer les voyageurs.