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Leur société
Transports gratuits : la Cour est contre
La Cour des comptes vient de publier un rapport dans lequel elle dénonce une fois de plus la gratuité des transports collectifs urbains pratiquée par certaines villes telles Montpellier, Dunkerque, Compiègne, etc.
Si la Cour des comptes admet que la gratuité n’a que peu de conséquences sur les recettes pour les petits réseaux qui circulent presque à vide, il n’en va pas de même quand il s’agit de grands réseaux, où les pertes sont jugées « significatives ». À cela s’ajoutent des considérations qui se veulent écologiques et hygiéniques. Ainsi, le manque de recettes menacerait les investissements « nécessaires pour le verdissement des bus et le développement du réseau. » De plus, la hausse de fréquentation que la gratuité entraîne a pour effet de saturer un réseau sans que cela se traduise par une baisse significative sur la circulation automobile. Quant à l’hygiène de vie, le rapport cite la ville de Montpellier où la gratuité aurait surtout eu pour effet « d’attirer des personnes qui se déplaçaient à pied ou à vélo », ce qui aurait pour effet d’entraîner un « bilan santé-environnement incertain. » Quelle sollicitude vis-à-vis des voyageurs que de leur conseiller de continuer à faire du sport au lieu de se laisser porter par un bus ou un tramway !
Pour pallier les prétendus effets négatifs de la gratuité des transports soulevés par la Cour des comptes et revenir aux transports payants, celle-ci ne manque pas de suggestions : faire une tarification à l’usage, « dans l’espace et le temps (heures creuses/pleines, pics de pollution)… accroître la lutte contre la fraude, en fixant des objectifs assortis d’incitations financières » (pour qui ? les communes ou les opérateurs privés ?).
La Cour des comptes est à l’image des organismes gravitant dans les cercles gouvernementaux, qui brassent des milliards mais pour qui il est inadmissible d’offrir même le plus minime avantage aux milieux populaires.