Travailleurs sans papiers : un procès qui lève un coin du voile06/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2962-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs sans papiers : un procès qui lève un coin du voile

Mardi 29 et mercredi 30 avril s’est tenu à Nanterre le procès des ex-dirigeants de RSI (société d’intérim du bâtiment), qui employaient bon nombre de travailleurs sans papiers. Une bonne partie des salariés qui s’étaient constitués partie civile ont assisté au procès.

Les travailleurs s’étaient mis en grève en novembre 2021 pour demander leur régularisation et avaient occupé dans ce but les abords du site de Gennevilliers pendant plus d’un an. Ce procès faisait suite au rapport de l’inspection du travail adressé au procureur de la République en janvier 2023.

Finalement, la gérante de l’agence de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) est condamnée à 15 mois de prison avec sursis, les deux « apporteurs d’affaires » à un an et demi avec sursis, le tout assorti d’amendes de plusieurs milliers d’euros. Le nouveau patron de Belvédia (qui a racheté entre autres RSI), à la tête de 150 sociétés et quelque 20 000 intérimaires était « directement bénéficiaire des infractions », selon la procureure qui avait requis un an avec sursis et 100 000 euros d’amende à son encontre. Il a pourtant été relaxé. Et rien n’a été dit contre les entreprises du BTP utilisatrices, véritables bénéficiaires de ce système d’exploitation, ni contre l’État qui le permet en maintenant des travailleurs étrangers dans la situation de sans-papiers.

Les salariés présents étaient plutôt satisfaits, même si, selon leur avocat, ils devront maintenant aller aux prud’hommes pour obtenir des dommages et intérêts. Mais ce jugement les confirme dans la lutte qu’ils ont menée depuis des années et qui n’est toujours pas terminée, plusieurs d’entre eux n’ayant toujours pas obtenu leur régularisation.

Dans cette société, l’argent peut circuler partout dans le monde sans aucune contrainte, mais le fait d’être né quelque part interdirait aux salariés d’avoir un emploi ailleurs, à moins d’être soumis à l’arbitraire administratif ! C’est inadmissible.

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