Cette campagne s’appuie sur le cas de Fabrice Balanche, enseignant- chercheur de cette université, spécialiste de géographie politique du Moyen-Orient, dont un cours a été perturbé par une quinzaine d’étudiants masqués le traitant de « raciste », « sioniste » et de « pro-Assad ». Ces étudiants, qui se veulent par ailleurs militants de la cause palestinienne, ont visé le cours de ce professeur connu en raison de ses propos islamophobes pour protester contre le refus de la présidente de l’université de leur accorder une salle lors de la rupture du jeûne du ramadan.

Il est vrai que le refus était prévisible, mais cette action, plus bête que méchante, a permis immédiatement à Fabrice Balanche, élu LR dans l’agglomération lyonnaise, de se répandre sur Cnews, Europe 1, le JDD et d’autres médias sur le thème : « On ne peut pas survivre à Lyon-2 si on est de droite » ou « Lorsqu’un étudiant demande un financement pour une thèse, il faut qu’il ait un sujet woke. » Balanche a trouvé le soutien de Laurent Wauquiez, en campagne pour la présidence de LR, qui a dénoncé « un double assaut de l’islamisme et de l’extrême gauche » et réclamé « une mission d’inspection indépendante sur les dérives préoccupantes à l’université Lyon-2 ». Blanquer et Ferry, deux anciens ministres de l’Éducation nationale, ont réclamé la démission de la présidente de l’université.

Tous ces pourfendeurs du « wokisme » et de « l’islamogauchisme » n’ont en revanche rien trouvé à redire quand, deux semaines plus tard, une vingtaine d’individus sont venus perturber une conférence de Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), une organisation juive clairement antisioniste, dans une autre université de Lyon, l’ENS lettres.

La lutte contre « l’islamogauchisme » est le prétexte à la mode pour faire taire ceux qui veulent marquer leur solidarité avec le peuple palestinien et ceux qui refusent de claironner les idées les plus réactionnaires.