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- Lutte ouvrière n°2975
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Dans les entreprises
Verrerie Arc – Pas-de-Calais : pour les 200 ans de l’entreprise, lespatrons à la fête
À la verrerie Arc, dans le Pas-de-Calais, les 200 ans de l’entreprise ont été l’occasion pour les patrons de se faire mousser. En revanche, pour les travailleurs du site, près de 4 000, il n’y a aucune raison de se réjouir.
En un an, 400 emplois ont été supprimés et des dizaines d’autres sont menacés en Logistique. Pour les travailleurs qui restent, l’exploitation s’est aggravée. Les dernières « négociations » sur les salaires se sont traduites par 0 % d’augmentation cette année. Depuis des mois, les salaires sont amputés par le chômage technique qui a remplacé le chômage partiel en janvier. Bien des travailleurs ont perdu plusieurs centaines d’euros sur leur fiche de paie alors que les prix continuent de grimper. Dans le même temps, pour les six premiers mois de l’année, la production a augmenté, passant de 53 000 à 63 000 tonnes de vaisselle. Du côté des travailleurs, c’est l’inquiétude qui domine.
En revanche, côté patronal, tout va bien. L’officialisation en avril de l’entrée de nouveaux actionnaires au capital du groupe est bien la preuve que les patrons ont de quoi se frotter les mains, mais cela n’empêche pas l’État et les collectivités locales de faire un généreux cadeau à l’entreprise. Elles ont en effet annulé le remboursement de l’argent public qui lui a été prêté ces dernières années, ce qui représente 120 millions d’euros pris dans les poches de l’ensemble de la population. Apparemment, cela n’était pas encore suffisant pour les actionnaires puisque l’État leur a offert un nouveau crédit de 30 millions d’euros. Mais, comme le dit l’expression bien connue : « quand on aime, on ne compte pas ».
En 200 ans, rien n’a changé. Les patrons ont vécu et vivent toujours en exploiteurs et en parasites aux dépens des travailleurs et avec l’argent public. Il est d’autant plus urgent de s’en débarrasser.
200 ans de mémoire ouvrière : une belle grève
En juillet 1937, le patron d’Arc annonçait 73 licenciements. Pour s’y opposer, les travailleurs se mirent en grève, éteignirent les fours et occupèrent leur usine. Pendant trois mois, l’agglomération vécut au rythme de la grève. Elle tint grâce à la solidarité du monde ouvrier, notamment celle des travailleurs des cartonneries aux alentours.
Le patron eut alors la peur de sa vie : celle de ne plus être maître de son usine.
Bulletin Lutte ouvrière Arc International