Violences dans l’armée : silence dans les rangs21/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2964-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Violences dans l’armée : silence dans les rangs

Menaces de viol, passages à tabac, humiliations permanentes, insultes racistes et sexistes, etc. Quatre soldats du 8e régiment de parachutistes de Castres portent plainte contre leur hiérarchie et le ministère des Armées.

« Ils nous donnaient des coups de poing dans le ventre sans réel motif… On nous demandait de baisser la tête, le cadre arrivait et mettait une énorme claque sur la nuque du mec », raconte l’un d’eux. Et un autre : « Ils m’ont plongé plusieurs jours dans un canal d’excréments humains. » Ces soldats sont devenus les boucs émissaires de leur hiérarchie après avoir refusé d’exécuter des ordres inacceptables, comme boire des substances immondes ou participer au lynchage d’un de leurs camarades de chambrée.

Ces pratiques au sein de l’armée ne sont ni nouvelles ni surprenantes. Mais, du fait de la loi du silence, elles sont la plupart du temps étouffées. Cette fois-ci, cela sera sans doute plus difficile car, non seulement ces soldats ont des photos et des enregistrements audio, mais en plus ils ont le soutien de 25 de leurs collègues. Alors, l’état-major cherche à minimiser l’affaire en déclarant que, même si les accusations sont avérées, elles ne visent que quelques brebis galeuses.

Mais ces mauvais traitements et ces humiliations permanentes dépassent largement la perversion de quelques chefs. Ils découlent du rôle même de l’armée : la défense des intérêts de la bourgeoisie et des possédants contre tous ceux qui veulent les contester, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur dans le pillage des pays pauvres. Pour cela, la classe dominante a besoin de soldats suffisamment écrasés et dressés pour exécuter n’importe quel ordre, même le plus infâme. Il leur faut être prêts à torturer, à massacrer des civils, à agir pour mettre au pouvoir des dictateurs et, même en France, à tirer sur des grévistes.

Il y a loin entre la campagne publicitaire de l’État qui cherche à enrôler la jeunesse en vantant les valeurs et les vertus de l’armée française et les vices qu’elle cultive dans la réalité !

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