Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 68 personnes sont mortes, 12 ont été secourues et 77 sont portées disparues. Ce énième drame intervient sur la « route orientale » reliant la Corne de l’Afrique au Yémen. En 2024, l’OIM y a recensé 60 000 arrivées, 558 morts, dont 462 par noyade. Depuis 2014, 3 413 migrants y ont péri, dont 1 407 noyés.

Originaires d’Éthiopie à 90 %, ces migrants fuient conflits, répression et pauvreté. En 2024, les violences au Tigré et en Amhara ont déplacé 4,5 millions de personnes. Au-delà du Yémen ravagé par la guerre, beaucoup de ces damnés de la Terre visent les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite. Les migrants survivent dans des camps, exposés aux abus en tout genre. L’OIM indique que 80 % d’entre eux souffrent de malnutrition. Le Yémen reste une étape vers le Golfe, malgré une guerre qui a fait 377 000 morts et plongé 21,6 millions de personnes dans la crise alimentaire.

Si les passeurs sont sans scrupule, n’hésitant pas à braver les alertes météo, ce sont bien les grandes puissances impérialistes qui ont rendu la planète inhabitable du fait de la misère et des guerres et l’ont bardée de murs et de barbelés infranchissables. Ce sont les politiques migratoires européennes qui repoussent les migrants vers des routes toujours plus mortelles, dans le cadre d’un système impérialiste où les frontières sont des barrières. Ce naufrage n’est pas un incident malheureux, il est le résultat de ces politiques.