Dans les entreprises
ArcelorMittal Florange
des travailleuses en colère contre le PSE

Les négociations du PSE (Plan de « Sauvegarde » de l’Emploi) de ArcelorMittal ont débuté le 6 octobre à Saint Denis. Ce plan prévoit plus de 600 suppressions d’emplois à travers la France. Plusieurs blocages d’entrées d’usines ont été organisés dans différents sites pour dénoncer ces licenciements. Ces suppressions d’emploi sont d’autant plus révoltantes que le groupe a fait plus de 26 milliards de profits depuis 2021.
Mardi 7 octobre, devant les bureaux d’ArcelorMittal de Florange, 200 salariés se sont rassemblés pour dénoncer les premières propositions de la direction dans le cadre des négociations avec les organisations syndicales. Des chiffres indécents au regard des bénéfices record du groupe : 15 000 euros d’indemnités de licenciement et 1 100 euros par année d’ancienneté.
Un service entier du site de Florange, le service de OMP qui assure la gestion de commandes, sera délocalisé en mars 2026 vers la Belgique : 25 salariés, en quasi-totalité des femmes, vont perdre leur emploi. Celles-ci n’ont aucune possibilité de reclassement dans les sites de ArcelorMittal en Moselle. Ce 7 octobre, tout le service OMP est en grève, bientôt rejoint par d’autres services du même site. Et ce qui n’est pas ordinaire dans ce type de rassemblement organisé par la CGT, c’est que ce sont les salariées elles-mêmes qui ont pris la parole devant la presse. A quatre voix, elles ont lu un texte qu’elles avaient écrit pour dire leur colère face à « la situation injuste, indigne » qu’elles subissent. Avec leurs tripes et leurs mots, elles ont dénoncé « des indemnités dérisoires, indécentes qui ne traduisent ni la reconnaissance du travail accompli ni le respect de celles et ceux qui font la force du site ». Ces travailleuses ont bien raison de rappeler que ce sont elles, avec l’ensemble des salariés d’ArcelorMittal, qui font la richesse de l’entreprise !
Pour contrer la brutalité des capitalistes qui jettent à la rue du jour au lendemain des travailleuses et des travailleurs en leur donnant des miettes en guise d’indemnité, il faut s’organiser collectivement comme l’ont fait ces travailleuses de Florange. Depuis des semaines, syndiquées et non syndiquées se réunissent et décident entre elles des actions à mener. Pour partir « la tête haute », elles demandent 100 000 euros d’indemnités de licenciement et 8 000 euros par année d’ancienneté. De son côté, la CGT n’envisage d’obtenir, aux termes des négociations, que 40 000 euros d’indemnité et 2 000 euros par année d’ancienneté. C’est pourtant bien aux salariées et à elles seules de savoir ce que valent leurs années de travail et de sacrifices pour le patron !
Espérons maintenant que leur lutte s’étende à l’ensemble du site car c’est bien par la grève que leurs revendications seront entendues.